On entend beaucoup dire, depuis l’affaire du scooter présidentiel, que les femmes se souviendront du goût amer de cette pizza lors des prochaines élections. Elles se sentiraient bafouées, toutes ensemble, par un seul homme. Rien que ça.
Quand Sarkozy s’est fait larguer, personne n’a crié à l’homme outragé. Les mâles français ne se sont pas offusqués de ce traitement d’un homme par une femme. Alors quand Hollande quitte sa compagne, pourquoi les femmes devraient-elles se sentir offensées ?
On voudrait penser que le président infidèle sera puni par une non-réélection ? Le président délaissé n’en a pourtant pas été mieux réélu. Si l’électorat ne penche pas pour le mal-aimé, pourquoi pencherait-il contre l’amant délaissant ?
Encore un a priori sur les femmes, ces électrices à part, qui sont si sensibles, et donc si irréfléchies, et finalement si irresponsables… Après tout, elles ont le droit de vote depuis si peu de temps, il est normal qu’elles ne soient pas encore bien aguerries, n’est-ce pas ? À moins qu’il ne fasse lui aussi partie des droits qu’on ferait mieux de leur retirer, à ces dangereuses inconscientes ?
Dire que les Françaises sont bafouées parce que le Président aurait une maîtresse, c’est insultant. Aussi insultant pour les femmes en général que pour les trois personnes concernées intimement par l’histoire.
Bafouer les femmes, c’est autre chose.
Votre titre est amusant et votre courroux justifié. Cependant, sur certains sites féminins et féministes, la nouvelle de la séparation du Président et de sa petite amie a suscitée beaucoup de commentaires vengeurs. Par moment, j’avais l’impression de lire Closer…
Les lectrices qui s’exprimaient ainsi me semblaient réagir comme un groupe opprimé qui défendait l’une des leurs. Si cela joue au moment des élections ou non n’est pas très important, mais avant de prêter aux hommes l’intention de profiter de cette occasion pour attribuer aux femmes, une fois de plus, leurs propres faiblesses, ces dames ne devraient-elles pas se poser la question de leur liberté ?