L’été n’a pas été si chaud et l’automne vous tend déjà les bras ? Tante Irène – que vous aviez invitée dans un élan de bonté inconsidéré – s’est sifflée tous les mojitos des vacances ? La « to do list » de la rentrée n’est pas encore bouclée ? Pas de panique, les Fauteuses vous proposent quelques vers de détente pour l’arrière-saison. Teinté de surréalisme sans prétention, chaque petit texte se déguste tranquillement, bercé par le charme gracile de vos émotions…
La rivière a creusé ton nom dans la montagne. Rive droite masquée des Hommes, l’endroit se mord. Un renard rose plaque son ombre sous les louanges. Soulage l’offense, soulève l’enfance. L’étoile criante des maux de l’âme flétrit. Les rus de tes bras cerclent ma taille. Sous la roche l’encens brûle en torrent, dégageant le musc voisé de mes sentiments.
Un vieux troubadour trompe l’amour en trombe. Il tomba sur une trompe surmontée d’un éléphant vert d’eau consigné dans un verre d’eau. « Quel malheur », pensa-t-il. « Une trompe sur éléphant c’est énervant ». Il n’eut pas le temps d’avaler sa pensée qu’il tomba dans un trou. Noir et béant comme un élan.
Le souffle court le long des vagues, remuant l’alliance faillible du parfum des êtres. Un crabe croque l’herbe condamnée pensant qu’on l’a aimé. Le soleil tend l’arc à ses rayons. Si blanc ciblé, plus de munitions. Les ombres chinoises fondent en cocon sur ta nuque tendre. Là-haut tu dores à l’abri des maux, n’écoutant que le vent les nuages. Je te couvre d’étoiles tandis que les falaises séduisent l’horizon. Et sous ce ciel tendu de miel nos mains s’accordent au diapason, cueillant délicatement chaque saison.
Le bois danse du bout des cimes fraîches qui supportent la nuit. Les hérons pinçant les roseaux futés sifflent un air de lune. Dans la forêt ton corps. Dans la forêt ton corps a la grâce d’une prairie, ton cœur dessine une violette, tes racines lacent la vie. Ta main caresse le sol pourpre. A l’orée du geste implose ta cambrure, ici l’or inonde ta bouture.
Mécanique cyclique au cliquetis caustique des amandiers. La poudre cuivrée balance l’émoi de haut en bas dans un état d’argent très avancé. Gagne gagne petit fripon ! Ta loi tes noms gigotent sous la pression. Laisse pleurer l’ânesse sous le voile tendu de mes désirs. Cassez cassez des noix petites vermines. J’ai peur du noir. Si peur du noir.
Sous la nuit se cache un loup pointu. Son œil cyclone scrute la paroisse. C’est cette déesse qui lèche l’entente, enjambant la douleur surmontant le cours des envies. Chacun voit bleu. Ici les vieux boivent des émeus.
Alice porte un chat roux dans sa boîte. Maou fait mouche sans ses moustaches. Mais que cette cage l’agace. « Mon Dieu quelle maladroite voilà mon chat qui s’échappe ». Il a roulé sous un clou et atterri sur la lune. Tanpis chat roux tu seras acrobate.
La mélodie lyrique se balance aux oreilles du musicien. Elle possède une grotte pour haut-parleur et un arceau autour du cœur. L’air se joue des notes en costume carré sur nœud papillon. Ce sphinx démodé appelle à compromettre. Les sanglots longent la berge couverte d’agneaux. Attends le jour et tends l’assaut. Ta silhouette glaciale pétrit mon souffle. Réduit, fréquent, affamé.
Une savoureuse dégustation de surréalisme…on en redemande. Jouer avec les mots est un vrai talent chez toi, merci de le partager avec nous.