Les aventures d’une noob, épisode 2 : Gone Home

9 juillet 2014
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La dernière fois, nous avons parlé d’un jeu indépendant rétro, qui avait plus de chances de faire travailler vos glandes lacrymales que de vous faire jeter la souris contre le mur. Vous avez aimé farfouiller pour découvrir une belle histoire, sans la tension des scènes de combat ? Voici un nouveau jeu qui risque de vous plaire. Cette fois-ci, nous quittons le rétro pour un jeu à l’esthétique beaucoup plus contemporaine, et à l’histoire tout aussi touchante.

Tout comme To the MoonGone Home a ravi les critiques dès sa parution en 2013. Cette fois, pas de pixels ni de décor en 2D ; le jeu commence dans la tradition des jeux à la première personne, c’est-à-dire qu’on se déplace dans un décor en 3D, présenté comme si on le voyait à travers les yeux de la protagoniste. L’héroïne, Kaitlin, rentre chez elle après un semestre à l’université. Seulement, la maison est vide, et il lui faudra retrouver indice après indice pour reconstituer ce qui s’est passé pendant sa longue absence. Laissez-vous porter : vous n’aurez qu’à vous déplacer à travers la maison (aucun enjeu si vous vous cognez un peu dans les murs, vous avez tout le temps devant vous) et examiner des objets divers. Ce jeu est fait pour qu’on le savoure tranquillement. Prenez votre temps !

L’histoire se passe en 1995. Les e-mails, blogs et téléphones portables ne font pas encore partie du quotidien. Les enfants qui s’ennuient sur les bancs de l’école font passer à leurs camarades de petits mots qu’ils gardent précieusement, les factures sont archivées dans des dossiers, les journaux intimes cachés sous les lits. Au lieu de stocker leurs histoires dématérialisées sur Internet, cachées derrière un mot de passe, les personnages la laissent traîner un peu partout, à travers les petits messages qu’on épingle sur le frigo et qu’on oublie de jeter, les souvenirs, les cartes postales. C’est donc à une grande chasse au trésor que le joueur se voit invité. D’un tiroir à l’autre de cette grande maison vide, Kaitlin apprend, et nous avec, pourquoi ses parents et sa petite sœur n’étaient pas là pour l’accueillir.

Si Gone Home est un jeu remarquable, c’est bien sûr par la justesse de son intrigue, dessinée par petites touches qu’on raccorde peu à peu. Mais c’est aussi parce qu’en le parcourant, on comprend pourquoi les jeux vidéo ont droit à une place de forme d’art à part entière. L’histoire que raconte Gone Home perdrait beaucoup de sa saveur si un écrivain ou un cinéaste devait la raconter. C’est justement le fait qu’elle ne soit racontée par personne, mais découverte petit à petit, extraite et reconstruite sans le moindre commentaire extérieur qui lui prête toute sa beauté. Gone Home fonctionne parce qu’il s’agit d’un jeu, parce qu’on ne peut pas se contenter de regarder l’intrigue se dérouler mais qu’il faut aller la chercher soi-même, ressentir le malaise initial, puis toutes les émotions par lesquelles peut passer une jeune fille qui croyait retrouver sa famille et se retrouve finalement témoin tardif d’un drame silencieux. Vous vouliez comprendre pourquoi on fait un aussi gros foin autour des jeux vidéo ? Eh bien voilà.

Une petite note pratique pour finir : Gone Home a bien un défaut, à savoir que 15€ pour 2h de jeu, ça fait un tout petit peu mal. Les graphismes et l’intrigue valent bien ça, mais si jamais cela fait trop pour votre budget, il peut y avoir une solution. Vous avez peut-être entendu parler de Steam : il s’agit d’une plate-forme téléchargeable gratuitement, sur laquelle de très nombreux jeux sont disponibles en téléchargement payant, avec souvent de grosses réductions. Si vous êtes patients, vous n’avez plus qu’à vous créer un compte, guetter les promotions, et peut-être faire une ou deux chouettes découvertes entre-temps…

Fiche récapitulative :
Titre : Gone Home (sorti en 2013)
Disponible sur : gonehomegame.com, Steam
Prix : 15€
Pour PC
Programmes ou matériel nécessaire : aucun
Durée : 2h environ
Noob-friendly : complètement

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One Response to Les aventures d’une noob, épisode 2 : Gone Home

  1. Bruno
    31 juillet 2014 at 23 h 31 min

    Effectivement j’ai adoré: un roman graphique interactif.
    Très immersif, on s’identifie bien à l’héroine et pourtant je suis un homme.
    La durée est courte et on quitte cette histoire à regret comme un bon bouquin.

    Attention, c’est en anglais. MaIl existe des traductions non-officielles faites par des fans.

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