#8- Van Gogh et L’asile de Saint-Paul de Mausolé

15 septembre 2011
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A la question : « Et toi qu’est-ce que tu as fait pendant les vacances ? » Répondez avec un air mystérieux et détaché : « Oh moi, je suis allé dans un hôpital psychiatrique ! » Effet garanti !

Ne vous inquiétez pas, nous ne sommes pas en train de vous vanter les mérites d’un internement en plein mois d’août, nous vous proposons seulement un lieu insolite à visiter : L’asile de Saint-Paul de Mausolé. En plein cœur de Saint-Rémy de Provence, vous pouvez donc vous rendre au sein du lieu dans lequel Vincent Van Gogh s’est fait interner de son plein gré en mai 1889.

Fuyant la grisaille parisienne, Van Gogh était venu trouver de l’inspiration et du repos dans la belle ville d’Arles. Après quelques mois pendant lesquels il peint sans relâche, Van Gogh veut créer un rassemblement de peintres à Arles où les couleurs et les paysages sont de véritables sources d’inspiration. C’est ainsi que Gauguin le rejoint. Malheureusement, Vang Gogh est toujours aussi colérique avec des tendances dépressives et souvent sous l’emprise de l’alcool… Quelques jours après l’arrivée de Gauguin, une terrible dispute éclate entre les deux amis. La fureur de Van Gogh est telle que Gauguin quitte immédiatement la ville. S’en suit le fameux épisode de l’oreille coupée. Van Gogh est d’abord hospitalisé à Arles puis il demande son internement à l’asile de Saint-Paul de Mausolé pour tenter de retrouver calme et sérénité.

Cette année est très prolifique puisque Van Gogh réalise, pendant cette période majeure de sa vie artistique, pas moins de 100 dessins et 143 huiles. Il quitte, à sa demande, l’asile le 16 mai 1890. Le 27 juillet il tente de se suicider dans un champ puis il meurt deux jours plus tard, le 29 juillet 1890.

Aujourd’hui on peut donc visiter ce fameux asile rendu célèbre grâce à la notoriété de l’un de ses patients. L’histoire de cette institution nous y est contée ainsi que l’histoire de la psychiatrie au XIXème siècle : fondements théoriques, traitements, grandes figures de la psychiatrie… On peut également se mettre à la place de Van Gogh pendant quelques instants en pénétrant au sein de sa chambre reconstituée. Mais ce qui est surtout intéressant c’est de constater que ce lieu n’est pas un simple musée. L’institution est en effet restée active dans la prévention et la lutte des maladies mentales en mettant en place des projets artistiques : art thérapie, ateliers en tout genre (écriture, art plastique…) afin que les malades puissent trouver des exutoires. Dans une salle, on peut même y admirer les œuvres réalisées et on imagine sans mal que ce type de prise en charge est plus efficace que l’hydrothérapie[1] et ses bains froids pratiquée en masse au XIXème (les baignoires sont visibles à l’étage).

[1] « Le bain surprise convient dans la manie lorsqu’elle résiste aux bains tièdes ou à la douche. L’impression forte, brusque et inattendue de l’eau froide déconcerte l’aliéné et écarte ses idées prédominantes. »

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One Response to #8- Van Gogh et L’asile de Saint-Paul de Mausolé

  1. 20 septembre 2011 at 22 h 50 min

    Oh, mais je ne savais que les lieux étaient « visitables »! Merci pour ce bel article!

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