Pour les amoureux de la BD, une très jolie et toute petite expo se tient encore jusqu’au 3 novembre, planquée à la Mairie annexe du 14e. L’idée ? Spirou à Paris. Le principe de la Galerie des illustres est tout simple, tout beau, touchant : deux cents dessinateurs de BD - Dany, Boucq, Boulet, Tardi, Yslaire, Van Hamme, Trondheim, Sattouf, Prado, de Crécy, Zep, Cabu, Guarnido, pour n’en citer que quelques-uns et dans le désordre – rendent hommage au journal Spirou, l’espace d’une planche. Cadeau : l’entrée est libre.
Tour à tour, chacun se rappelle son Spirou, réel ou imaginaire. Entre ceux qui le lisaient, ceux qui se le faisaient raconter, ceux qui n’en connaissaient que le nom et ceux qui ne savaient pas encore qu’ils aimeraient un jour Spirou. En Syrie, Sattouf ne connaît pas Spirou, il apprend seulement qu’il existe une autre BD que Tintin. Et le voilà à fantasmer un super héros à l’uniforme rouge bodybuildé. Zep rêve de dessiner le prochain Spirou. Chez Catherine Meurisse, Spirou s’effeuille. Chez Guarnido, il enquête avec Blacksad.
Spirou n’est pas qu’un personnage, c’est tout un journal. Défilent alors, sous les traits de dessinateurs différents, les Tuniques bleues, les Schtroumpfs, Gaston… Gotlib offre – enfin – de découvrir ce qu’il se passe vraiment à la fin de Lucky Luke. Arthus de Pins se rappelle comme la BD lui a donné, enfant,«une idée de ce à quoi pouvait ressembler [s]a vie quand [il] serai[t] grand», non sans sourire à l’idée de ce à quoi la vie ressemble dans ses propres BD. Yslaire, toujours tendre, toujours nostalgique – et toujours généalogiste ? – se prend à imaginer la rencontre entre le fils et la fille adolescents de Bidouille et Violette.
Pas de panique. Si, justement, Bidouille et Violette vous manquent, l’intégrale sort le mois prochain. Juste de quoi se faire désirer.
Attention, cette exposition comporte des risques. Certains visiteurs se sont soudain sentis pris d’une irrésistible envie d’acquérir un voire plusieurs albums de BD dans la foulée. Le danger est imminent car un stand se tient fièrement pourvu en aventures de Spirou et autre Fantasio à l’issue de la galerie. Pire, les portes du Domaine des dieux, librairie spécialisée en bande-dessinée, s’ouvrent à deux pas de l’expo. Prière d’être vigilant.
Exposition Spirou à Paris : jusqu’au 3 novembre 2013, à la Mairie annexe du 14e, 12 rue Pierre Castagnou, de 12h à 19h en semaine, de 10h à 19h le week-end, entrée libre
La Galerie des illustres, album cartonné, 392 pages en couleurs, Dupuis, 45 €
Bidouille et Violette, l’intégrale, de Yslaire, Glénat, à paraître en novembre 2013
Tags: adolescence, BD, enfants, hommage, humour, lecture, Spirou
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