#19-« Jo est mort » : labeur du court métrage

4 décembre 2012
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Dans l’imaginaire collectif, on associe volontiers le cinéma avec créativité, glamour et paillettes. L’industrie elle-même s’emploie à nous vendre du rêve, du sang et des larmes en courts, moyens et longs métrages. Au final, le spectateur ne prend que rarement la mesure de la charge de travail incroyable qui se cache derrière ces œuvres. En regardant défiler les noms au générique de fin, on s’étonne parfois de voir qu’il a fallu compter sur autant de gens pour pouvoir réaliser ce projet. Ces dizaines, ces centaines d’heures de travail se retrouvent matérialisées de façon ultra-condensée à l’écran. Dur labeur que celui de la création cinématographique, comme j’ai pu le constater sur le tournage du court métrage « Jo est mort », premier court de la réalisatrice Elsa Rysto.

Le scénario de « Jo est mort », écrit par Elsa Rysto, a reçu le premier prix des 16es bourses SiRAR (Site Régional d’Aide à la Réalisation), qui consiste en une aide financière pour la réalisation d’un premier court, encadrée par le G.R.E.C, association basée à Paris. Tout ceci se fait en partenariat avec le Festival international du film d’Aubagne, qui a lieu tous les ans au mois de mars (la 14e édition se tiendra du 18 au 23 mars 2013) et dont le but est de « soutenir la diffusion de premières œuvres internationales, offrir un espace de formation et promouvoir la diversité culturelle ». « Jo est mort » sera donc diffusé lors de la 14e édition du festival avant de partir à la conquête d’autres festivals.

En premier, donc, labeur de l’écriture : avant la sélection bien sûr, mais pas que. La scénariste-réalisatrice a également bénéficié d’une résidence d’écriture pour peaufiner son scénario quelques semaines avant le tournage. Le scénario aura ainsi connu dix versions avant la version finale tournée, et qui pourrait bien subir encore quelques légères modifications au moment du montage (l’ajout ou non d’une scène ou de certains plans). L’histoire, une fiction, rappelle celles du réalisateur américain et francophile Wes Anderson (La Famille Tenenbaum, À Bord du Darjeeling Limited, Moonrise Kingdom). Selon les mots de la réalisatrice : « C’est une histoire de famille, l’histoire de trois personnages au passé lourd et bien enfoui, qu’ils croyaient définitivement derrière eux mais qui refait surface à la mort de quelqu’un ».

Labeur ensuite de la réalisation. Le court, qui ne devrait pas faire plus de quinze minutes à l’arrivée, a nécessité une semaine de tournage, entre Marseille et Aix-en-Provence. Les journées de travail tournaient facilement autour de 12h, avec une arrivée de l’équipe entre 7h30 et 8h le matin, et un départ autour de 19h30-20h. Une vingtaine de personnes constituaient cette équipe, sans compter les quelques figurants qui sont venus entourer les trois acteurs principaux le temps de quelques scènes. Une équipe qui s’est investie à fond, dans des conditions parfois difficiles. À cette période de l’année, même le sud de la France n’est pas épargné par le froid… que l’on tourne en extérieur ou en intérieur.

Un tournage explore et revisite la notion de labeur. Si les journées sont longues et exigeantes, il y a également ces notions de plaisir et de partage qui sont intrinsèquement liées à ce travail de création. La mise en place d’une scène peut prendre du temps, des tensions naissent et se manifestent, et puis soudain, il y a ce silence exigé qui vient suspendre le temps ‘réel’, celui du quotidien, pour laisser place à celui de la création. Et c’est dans ce temps de la création que se nourrit l’équipe (parfois littéralement). Une réplique qui sonne juste, une mimique qui fait mouche, un décor et un éclairage qui rendent particulièrement bien dans le moniteur… Voilà les fruits immédiats de ce labeur.

Une fois le tournage fini et le matériel remballé, il faudra encore travailler dur sur le montage et la finalisation du court pour qu’il soit fin prêt en mars 2013 pour le Festival d’Aubagne. Toutes ces heures de vie pour que naissent ces minutes de cinéma.

« Jo est mort » sera diffusé lors du Festival international du film d’Aubagne (18 – 23 mars 2013), marquez vos agendas si vous êtes dans la région ! Le film a également sa page Facebook et vous pouvez également suivre l’actualité du festival sur leur page Facebook.

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