Manquement aux convenances, exhibition en public de ce qui devrait rester privé, l’indécence suppose un ensemble de références et de normes communes, d’où le déplacement, selon les époques, les pays, les cultures de ce qui est indécent ou non. Des épaules nues, un discours intolérable, le manque de politesse, un comportement inapproprié, l’indécence touche à ce que nos sociétés ont de plus tabou, à ce qu’elles mettent en place pour que le fameux « vivre ensemble » se passe dans les meilleures conditions. Si nos sociétés semblent de plus en plus permissives – qui s’émeut d’un sein ? – elles sont aussi, paradoxalement, plus attentives à ce qui est décent. Mettant en jeu l’intime, la pudeur, le politiquement correct et toutes les formes de limites et de conventions sociales, l’indécence est toujours sur la brèche et on est toujours l’indécent d’un autre.
Les (mes)aventures de Phèdre : petit traité sur le nourrisson
L’indécence de l’avortement de confort
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