#13-Être vintage : Gigi

15 février 2012
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Je n’ai jamais été une fille à la mode. Ou plutôt : j’ai toujours vécu selon d’autres modes. Et d’ailleurs, j’ai toujours eu envie de vivre à une autre époque : un coup dans un boudoir du XVIIIème siècle (mais à condition d’être comtesse, pas servante, hein), un coup dans une maison bleue adossée à la colline (mais avec la clé aucazou), un coup à Hollywood (mais genre copine avec les stars, quoi). Du coup, à chaque moment de ma vie, j’ai cherché à retrouver des temps révolus. Et pour moi, le vintage, c’est ça : une façon de vivre au passé.

C’est comme ça qu’ado, alors que mes copains de classe écoutaient Nirvana, moi je connaissais les chansons de Marilyn ET de Janis Joplin par cœur. C’est comme ça qu’après une très courte phase grunge (un instant d’égarement où j’avais cédé à la pression du collège) je me suis retrouvée à écumer avec méthode toutes les friperies des Halles, à la recherche de pattes d’eph en velours côtelé et aux couleurs démentes, à piquer les vieilles tuniques baba de ma mère, et à accumuler colliers peace & love, boucles d’oreille flower power et bracelets indiens par centaines et qui cliquetaient à qui mieux mieux.

Et c’est comme ça qu’aujourd’hui je me retrouve à me balader en jupe crayon, bas coutures, mise en plis et rouge à lèvres rouge rouge. Alors évidemment, on pourra toujours me dire que si je sors habillée ainsi, c’est à cause de Scarlett, de Mad Men, du glamour fifties loué, chanté, encensé par les publicitaires et les créateurs de séries télévisées. Mais moi, je refuse d’y croire : ce goût des années 50, je l’ai en moi depuis longtemps, depuis toujours, et si j’allais au lycée en pattes d’eph, dans le secret de ma chambre d’ado aux murs placardés de photos de Marilyn, je me pavanais dans de vieilles robes du soir certes un peu déchirées, mais tenant grâce à des épingles à nourrice, et sur des talons certes cassés, mais que j’avais tenté de recoller avec la Uhu de ma trousse. Et alors seulement j’enlevais mes longs gants en chantant devant mon miroir Put the blame on mame, boy… C’est à cette époque-là que la photo a été prise : j’avais quinze ans, on était encore au vingtième siècle, et je rêvais d’être transportée dans un autre espace-temps.

Qu’en sera-t-il plus tard ?
Quel passé sera le mien en vieillissant ?

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