#9-Interview d’une adepte de la mooncup

15 octobre 2011
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Dans le monde de la protection périodique (marché commercial très juteux), il semble que le choix se fait uniquement entre le tampon qui n’est pas magique mais technologique (comme nous dirait cette magnifique publicité qui passe sur nos écrans de télévision), la serviette qui respire, le tampon avec applicateur, sans applicateur… Mais il existe un autre choix que celui tampons ou serviettes – tampons et serviettes – tampons et/ou serviettes : la mooncup !
Qu’est-ce que la mooncup ? Très bonne question ! Pour répondre à toutes vos interrogations suscitées par cette petite coupelle en plastique hygiénique et écologique, je suis allée interviewer l’une de ses adeptes. Sophie, 28 ans, utilise la mooncup depuis quelques années déjà et elle a accepté de répondre à toutes mes questions.

Pourquoi as-tu commencé à utiliser la mooncup et comment en as-tu entendu parler la première fois ?
J’ai voulu essayer par curiosité déjà, et surtout parce que la personne qui m’en avait parlé m’avait bien vendu les avantages du système : notamment économique (on investit 30€ et après c’est fini pour la vie ou presque…) et écologique (plus de tampons jetés dans les WC). En fait, ce qui est assez drôle c’est que la personne qui m’en a parlé était un mec, qu’il connaissait pas mal de filles qui utilisaient la mooncup, et il était un peu étonné que je n’en ai jamais entendu parler ! Je me suis donc sentie un peu bête… Du coup, je me suis renseignée, j’ai testé et j’ai été conquise !

Est-ce que l’argument écologique t’a poussé à utiliser la mooncup ?
C’était un argument motivant pour essayer, mais honnêtement, ce n’était pas non plus le plus décisif. Le plus important à mon avis, c’est le bien-être personnel : si je ne m’étais pas sentie à l’aise en l’utilisant, je n’aurais pas continué. Mais c’est vrai que j’ai mis du temps à m’adapter et à réussir à bien utiliser la mooncup, et je pense que les arguments écologique (et aussi et surtout économique) m’ont motivée pour insister. Et puis c’est sûr qu’au final, je suis assez contente d’avoir aussi l’impression de moins nuire à l’environnement.

Depuis combien de temps l’utilises-tu ?

Ça doit bien faire 3 ans, je ne sais plus exactement. Et je dirais qu’il m’a fallu quelques mois pour apprendre à bien l’utiliser (enfin, l’insérer quoi). Et après, c’est comme le vélo, ça roule tout seul !

Une mooncup trois ans d'âge !

Est-ce que tu utilises un autre mode de protection ?
Normalement non, parce que ça fonctionne assez bien. J’ai quand même investi dans des tampons une fois où j’étais en vacances et j’avais oublié ma mooncup à la maison, mais c’est tout ! Sinon, c’est parfois le cas au début des règles, j’utilise un protège-slip le temps de restériliser ma mooncup, quand j’oublie d’anticiper l’arrivée de mes règles.

Comment est-ce que tu stérilises ta mooncup ?
C’est très simple et c’est tout bien expliqué dans le petit manuel livré avec la mooncup. Il y a deux méthodes, pour ma part, je fais bouillir ma mooncup pendant 7 minutes

Es-tu pleinement satisfaite de ce mode de protection ?
Oui !! C’est sûr que je n’ai plus envie de changer maintenant, parce que ça a quand même beaucoup simplifié ma vie : à la piscine, par exemple, plus de problèmes avec le tampon qui se gorge d’eau (sale) et la ficelle qui pendouille… Plus besoin d’aller aux toilettes toutes les 4 heures pour changer de tampon, parce que concrètement je ne vide la mooncup qu’une (ou maximum 2) fois par jour. Et ça fait aussi de bonnes économies, mine de rien !

Penses-tu que c’est vraiment hygiénique ?
Je pense que c’est même plus hygiénique que les autres modes de protection. La mooncup est complètement hermétique, donc il n’y a pas d’odeur, pas de contact avec l’extérieur (notamment à la piscine comme je le disais tout à l’heure). Et à l’inverse des tampons, il n’y a pas de risque de choc toxique. Bien sûr, je stérilise ma mooncup avant chaque utilisation (à chaque nouveau cycle de règles en fait). Par contre, c’est vrai que pour la vider, ça peut être complexe et il faut avoir un lavabo à proximité, ne serait-ce que pour se laver les mains mais c’est aussi le cas quand on met des tampons sans applicateur.

Est-ce que c’est facile à mettre et à retirer ?
Maintenant que j’ai l’habitude, oui, sans problème. Mais ça demande de l’entraînement et au début c’était difficile de la retirer sans me faire mal et de bien la positionner (pas trop profond mais suffisamment) en la mettant. La notice explique bien, avec schémas à l’appui, qu’il faut positionner la mooncup moins profond qu’un tampon mais c’est sûr que c’est un coup de main à prendre.

Très pratiquement, comment est-ce que cela se passe lorsque tu n’es pas chez toi pour vider ta mooncup ?
Moi je n’ai besoin de la vider généralement qu’une fois par jour et je pense que c’est le cas pour la plupart des femmes. De plus, il y a deux tailles donc il est possible de prendre une mooncup plus grande pour les flux plus importants. Donc je le fais sous la douche, comme ça il n’y a pas de problème. Mais en dehors de la douche, ça peut devenir vite gore et complexe, surtout quand on n’a pas encore pris le coup de main. L’idéal c’est de trouver des toilettes avec un lavabo : on retire la mooncup délicatement en la tenant droite, on la vide dans le llavabo, un petit coup d’eau pour la nettoyer, un coup de papier hygiénique pour SE nettoyer, on la replace, et voilà ! Le tout étant de faire attention à ne pas en mettre partout. Je pense que c’est l’un des aspects rebutants de la mooncup, parce qu’en France, par exemple, c’est assez dur de trouver des toilettes publiques avec un lavabo à l’intérieur, et c’est donc très peu pratique.

Est-ce que tu l’utilises la nuit ?
Du coup oui, je la laisse en général toute la journée et la nuit, et je la change le matin sous la douche. Une fois qu’elle est bien en place, on ne la sent plus du tout, la mooncup n’est donc absolument pas une entrave aux nuits paisibles !

Que dirais-tu aux filles qui sont encore sceptiques ?
D’essayer ne serait-ce que par curiosité ! Cela permet de se rendre compte si ce qu’on croyait pénible, difficile ou gênant l’est réellement ; et je suis sûre qu’après avoir essayé la mooncup, les sceptiques regretteront de ne pas l’avoir fait plus tôt !

Et puis ça vaut quand même le coup de tenter l’expérience, parce qu’il y a beaucoup d’avantages : des économies en tampons, moins de risques pour la santé… Et quand je repense à toutes les situations délicates vécues avant la mooncup (le tampon qui tombe du sac, devoir demander discrètement des protections hygiénique à une collègue parce qu’on a oublié d’en reprendre, la ficelle qui sort du maillot à la piscine…), je suis bien contente de l’avoir adoptée !

Le mot de la fin ?
Ce qui est dommage, c’est qu’il n’y ait pas plus d’information dessus, et qu’à part sur internet, on ne trouve quasiment pas de mooncup en France (à part peut-être dans les biocoop, mais j’en doute !). Il y a pour l’instant un gros monopole du marché des protections hygiéniques jetables, et c’est assez facile de comprendre pourquoi. En effet, ça rapporte beaucoup plus aux fabricants de vendre des boites de tampons tous les mois qu’une mooncup qui va tenir plusieurs années. Mais c’est dommage car je pense que c’est vraiment un système qui mérite d’être connu, alors je n’ai qu’une chose à dire : FAITES PASSER LE MOT !

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One Response to #9-Interview d’une adepte de la mooncup

  1. maelle
    20 octobre 2011 at 12 h 51 min

    Oui oui je vote pour!! 1,5 an d’utilisation pour moi :-))) Vive la Mooncup!

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