Certaines compétitions sportives sont truffées d’anglicismes ou de termes techniques pas toujours faciles à comprendre pour les néophytes. Les combinaisons des patineurs artistiques, de double axel en triple lutz, sont sources d’intarissables plaisanteries en ces périodes hivernales où le verglas nous transforme parfois en fiers équilibristes. Et quand nous évitons la chute, nous regrettons qu’un petit juge biélorusse ne soit pas caché dans le talus pour nous attribuer un 5.9 ma foi fort mérité. Nous nous contentons alors d’un petit salut modeste pour une foule invisible.
Mais j’ai bien senti ces jours derniers que tout le monde n’avait pas pris l’ampleur de la polémique qui ébranle ces jours derniers les Etats-Unis : le NBA slam dunk contest, qui s’est déroulé fin janvier dernier aurait été truqué. Évidemment, pour ceux dont le petit frère n’a pas méthodiquement bousillé toutes les poubelles qu’il suspendait au gré de son imagination en criant « Duuuuuuuuuuuuuuuunk ! » à chaque fois qu’il jetait la moindre boulette de papier, l’information est sibylline et peut paraître secondaire.
Alors, qu’est-ce qu’un dunk ? Un slam dunk est la manière la plus spectaculaire de marquer un panier au basket-ball : le joueur s’élance, bondit et marque un panier à deux points en s’accrochant d’une ou des deux mains au cercle. Certaines variantes existent au cours desquelles le joueur augmente la difficulté du geste afin de montrer sa dextérité. Il peut choisir de s’accrocher dos au panier, et nous aurons alors un reverse, ou de faire un tour complet sur lui-même, un slam dunk à 360°, geste peu tenté au cours d’un match mais toujours très impressionnant à contempler. De plus, afin de faire plaisir à la foule, les dunkeurs font quand c’est possible beaucoup de bruit avec le cerceau, qu’ils claquent.
La compétition-exhibition la plus célèbre est donc le NBA slam dunk contest qui a lieu pendant le NBA All Star Week End, la NBA étant la ligue américaine de basket-ball. Cinq juges notent les compétiteurs mais la victoire finale est désormais attribuée par le vote SMS des téléspectateurs. Le mois dernier, c’est Blake Griffin des Los Angeles Clippers qui l’emporta avec 62% des voix. Où est donc le scandale ? Il apparaîtrait que le communiqué de presse de l’événement donna le nom du vainqueur une heure avant la fin de l’exhibition… Il n’en reste pas moins que le show assuré par Griffin, JaVale Mc Gee, Serge Ibaka et DeMar DeRozan fut impressionnant et tint toutes ces promesses.
When they first came to me with the dunk contest idea, they said there were no rules. I was like, ‘So I can jump over a car?’ © Griffin, 2011
Même si son accession à la finale a pu être controversée, Mc Gee réussissant un début de parcours exceptionnel en jouant jusqu’à trois ballons en même temps, Griffin gagna grâce à une mise en scène très élaborée qui marqua définitivement les esprits. L’image de la soirée fut donc celle de son dunk exécuté au-dessus d’un capot de voiture alors qu’une chorale chantait sur le terrain un « I believe I can fly » devant le public debout.
Beau joueur, Mc Gee déclara : « He came prepared with the car, and nothing’s going to beat the car unless I bring out a plane or something. »
Allez les mecs, soyez grands, soyez fous ! L’an prochain, j’attends l’avion !
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