#5 Il y a jupe et jupe

On dit souvent la jupe, mais, en réalité, il existe bien une infinité de jupes. Il y a donc jupe et jupe.

Pourquoi beaucoup ont choisi de ne plus porter de jupes ? Parce que ce n’est pas pratique.

Incommodité.

La jupe fluide qui voltige élégamment autour des jambes, c’est bien joli, mais un coup de vent fripon et on connaît la chanson.

Une promenade, un pique-nique improvisé, l’envie de s’asseoir par terre ou sur une marche d’escalier et on ne sait plus comment se tenir.

Si l’on va danser, on a intérêt à avoir choisi ce que la jupe permettra peut-être de laisser voir dessous.

Pire, la mini-jupe, c’est le risque de se faire photographier par en-dessous à l’insu de son plein gré, grâce aux téléphones portables malotrus.

D’autres choisissent la jupe pour les mauvaises raisons. Contre un pantalon trop indécent parce qu’il moule les fesses, on préfère une jupe pudique. Il ne faudrait pas croire que la jupe masque les formes. Tout dépend de sa structure. Or, plus la jupe est fluide, plus elle dessine aussi les fesses.

Alors comment porter une jupe, aujourd’hui ?

Avant de se récrier et de foncer acheter trois paires de jeans, on remercie le temps, parce qu’on a la chance, en 2011, de n’être plus obligée de se trimballer vertugadins, paniers et autres crinolines en permanence.

On remerciera quand même discrètement ces jupes, car c’est grâce à elles qu’on a inventé le pouf. Non, pas la pouffe, le pouf, pour s’asseoir. Difficile, faut dire, de poser ses fesses sur une chaise, un fauteuil ou un canapé avec ce genre d’extravagances.

On reverra pour l’occasion Le Guépard, de Luchino Visconti, particulièrement la scène du bal et ses énormes poufs qui peuvent soulager presque une dizaine de danseuses à la fois avec leurs immenses robes à panier.

Enfin, on revoit ses a priori : la jupe, ça peut être pratique.
Même Annie Oakley, célèbre tireuse d’élite, officiait en jupe. Elle les faisait raccourcir, voilà tout.

La mini-jupe.

Évidemment, la mini-jupe se porte facilement sur un court de tennis.

Mais pas que. Il faut savoir qu’il y a moyen de porter la mini-jupe sans faire chaudasse (comme on le voit malheureusement trop souvent). En évitant le ventre à l’air, le décolleté provoc’ et en glissant ses gambettes dans un legging, un collant opaque, voire coloré ou en se couvrant les chevilles de jambières façon danseuse, on casse les préjugés vulgos. La tunique sur la jupe courte, y a pas, c’est mimi et – illusion d’optique – ça fait apparaître la jupe moins courte. Magie !

La jupe en cuir, aussi, ça peut être sympa. Alors, d’accord, on peut y voir un effet maîtresse dominatrice (et puis d’abord, pourquoi pas ?).

Mais la jupette en cuir a aussi le fort pouvoir de donner une allure rock.

On a aussi la jupe kilt qui, non, n’est pas réservée aux hommes ou aux punkettes.

Ne pas se sentir obligée de l’imposer à toutes ses copines pour oser la porter.

Enfin, la mini-jupe évasée est le must-have de toute manga girl qui se respecte.

Cerise sur le gâteau, la mini-jupe peut se porter à un mariage et même à son propre mariage.

La jupe mi-longue.

Avec le retour des sixties et autres Mad Men, la jupe qui arrive aux genoux connaît de nouveau de belles heures. Là encore, on trouve plusieurs types de modèles. Les deux opposés et pourtant tout aussi classiques étant la jupe crayon, d’une part, la jupe évasée, de l’autre. On peut tour à tour jouer les Joan Holloway ou les Betty Draper.

La jupe crayon pour jouer les Joan Holloway.

La jupe évasée pour jouer les Betty Draper.

La jupe longue.

La jupe peut se porter très longue, façon pudique, mais fendue, façon il faut se méfier de l’eau qui dort.

La jupe peut aussi se porter taille basse, ce qui avantagera un joli bidon, par exemple.

On n’oublie pas qu’un des grands avantages de la jupe longue est tout de même de pouvoir s’asseoir par terre, n’importe où ou presque.

Le tutu.

On l’oublie trop souvent en le croyant réservé à la scène ou aux corps de danseuses. D’abord, premier avantage, le tutu est fait pour toutes les fesses. Non seulement il fait paraître la taille plus fine en s’évasant sur les côtés, mais il rend indécelable la forme des fesses. Impossible de savoir à quoi ressemble le fessier qui se cache en dessous. Surprise…

Ensuite, qu’on se le dise et répète (ou pas – après tout, on fait bien comme on veut), le tutu envahit les podiums de mode. C’était déjà le cas cet hiver, ça continue cet été, ici, et là, et encore là.

En mode court ou long, en rose clair, blanc ou noir pour les classiques, en couleurs vives pour les autres, le tutu se décline sous toutes ses facettes.

Les originales.

Chez les plus audacieuses, on n’hésitera pas à sortir les froufrous. Superposition de jupons, jupe froncée pour laisser voir les épaisseurs, dentelle anglaise… Qu’on s’amuse !

En cas de canicule, on n’hésitera pas à recourir à ce modèle très léger, qui a fait ses preuves.

Aujourd’hui, la jupe peut se porter en toute occasion. Et même à la plage.

Même avec un homme, c’est dire.