#4 Pin-up à poils

15 février 2011
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L’illustrateur Aslan a publié, pendant près de vingt ans, une pin-up par mois dans le magazine Lui. Ses dessins ultra-réalistes sont réunis dans une réédition tout simplement intitulée Pin-up.
Des années 60 au tout début des années 80, c’est presque une histoire du fantasme qui défile sous les yeux. C’est en tout cas un témoignage de l’érotisme que peut véhiculer la pilosité pubienne.

Les hommes préfèrent les blondes.

D’emblée, et Aslan ne le cachera pas, on remarque que la préférence de l’auteur va aux reflets dorés. Cette prédilection ne concerne pas que la chevelure, même si le dessinateur aime aussi à dessiner de fausses blondes. Preuve, s’il en est, de l’érotisme du poil pubien. Toutes les pin-up d’Aslan ne laissent pas révéler leur toison intime. Alors quel intérêt à choisir, comme par hasard, de représenter le sexe brun d’une blonde créature ? Ce n’est, bien sûr, pas un hasard, mais un fait exprès. Les poils châtains, inattendus, révélés par surprise, par un coup de vent ou par provocation, créent l’excitation.
Chez la blonde, le pubis, blond ou brun, est excitant. Le pubis blond donne l’impression d’être tombé sur une rareté, donc une chose précieuse. Le pubis brun, lui, donne l’impression d’être tombé sur une sacrée coquine. Ouh, la menteuse ! On se rappelle la mode des racines noires sous une décoloration peroxydée, lancée par Isabella Rossellini dans Sailor et Lula, puis relayée par Madonna. La blonde, comme la fausse blonde, aura toujours un bel avenir tracé devant elle.

Partie de cache-cache.

Ce qui peut frapper aussi, pour un regard du XXIe siècle, oublieux du siècle passé, c’est le côté étoffé. Les pubis, en ce temps-là, étaient habillés pour l’hiver. Et ce quelle que soit la saison. Pas de maillot qui tienne. Taillés, élagués parfois, mais touffus. Les poils dépassent même, parfois, de la culotte. C’est ce qui est excitant. Car le poil qui dépasse de la culotte est tout un symbole (avec lequel Wolinski s’amuse d’ailleurs aussi). La culotte renferme et marque un enclos sacré. Sous cette petite culotte se cache l’indicible délice, le Graal des plaisirs, un trésor de volupté, un lieu de jouissance… Peu importe. La culotte y pose un voile chaste et pudique. Et le poil qui dépasse, tel Jerry qui agiterait la main sous le nez de Tom par bravade, vient rappeler ce qui se tapit d’intéressant au-delà du tissu. Il redonne son caractère sexuel à ce qu’on a voulu camoufler.


Paradoxalement, ou parce que le poil est joueur, aussitôt le slip ôté, le petit frisé se fait pelage. Comme dans une partie de cache-cache où chacun joue, tour à tour, le chat ou la souris, alors qu’il dévoilait une page avant, le poil se fait manteau et joue, à son tour, les petits cachottiers. C’est à l’œil lui-même de chercher ce qui se dessine, sous la pelisse, comme une fente, un clitoris… Voilà donc le rôle érotique des poils : titiller, ne pas tout donner au premier abord, laisser deviner, aguicher, faire rempart, en un mot, exciter.

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3 Responses to #4 Pin-up à poils

  1. 30 septembre 2011 at 16 h 17 min

    Drôle de zèbre !

  2. Lola Rosa
    5 mars 2011 at 15 h 36 min

    Je suis une vraie blonde et je peux dire que même les femme blonde on le pubis brun. Seules les levres sont blondes, et encore, assez foncées. Don non, les blondes n’ont pas les poils pubiens blonds, mais bicolores !

    • SuperMaxine
      18 novembre 2012 at 3 h 32 min

      Je pense que l’idée vient du fait que certaines femmes blondes ont effectivement tout le pubis blond. Je suis albinos, blonde, et mon pubis l’est totalement. Même si vous n’êtes pas albinos, je pense que ça dépend de la personne, j’ai vu des vraies blondes connues depuis l’enfance, avec des poils châtains aux mollets et blonds aux cuisses. Un ami blond à la barbe rousse. On n’est pas tout-e-s de la même couleur partout !

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