La galerie d’art La Petite Mort, à Ottawa, n’a jamais aussi bien porté son nom qu’en ce soir du 4 décembre 2010… Elle a en effet accueilli une exposition fort réJOUIssante, nommée Instant et réalisée par Justin Violini dans le cadre de son projet Fearless. Sur un mur de métal, 120 visages. D’hommes. Au moment de l’orgasme. 120 polaroïds, 120 one shot. 120 expressions différentes, surprenantes, étonnantes, amusantes. 120 instants volés. 120 intimités dévoilées.
Dans une société saturée par le corps sexuel – même si le corps masculin nu semble être un tabou, prisonnier des stéréotypes « icônes gays » – donner la place à des visages, montrer le plaisir sexuel en le débarrassant de ses oripeaux habituels (à commencer par le corps) renouvelle notre rapport à ce qu’on peut voir, ce qui peut être représenté de la sexualité. Sous chaque photo, quelques mots, la raison pour laquelle chaque homme a accepté de participer au projet, de se faire tirer le portrait au moment de jouir : 30$, poser comme modèle, faire plaisir au petit ami, flatter son ego… D’autres artistes ont pris part au projet : David M. Buisan, Lars Stephan ou encore Drasko Bogdanovic. Le projet multiplie ainsi les regards : des artistes, des modèles, des spectateurs.
Pour Justin, ce n’est pas un projet fini : il va continuer au fil des rencontres, selon ce que les hommes veulent bien donner à son objectif. Il se décrit comme un collectionneur d’instants, un naturaliste qui épingle un nouveau papillon pour sa collection. Et, dans cette galerie où il y a justement des animaux empaillés et quelques papillons dans une boîte de verre, ces 120 photos ressemblent à une étude scientifique. Pas à un tableau de chasse car Justin n’a eu de relation que photographique avec ses modèles. L’observation d’un instant où seul le photographe peut retenir quelque chose.
Ça vous a plu, vous en r’voulez encore ? Retrouvez Justin Violini et son projet le mois prochain dans un entretien. Avec de nouvelles photos. Plein.
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