Comment, dans un numéro Adolescences, ne pas rendre hommage à Claude Pinoteau, mort ce 5 octobre à l’âge de 87 ans, lui qui a su filmer l’adolescence de deux actrices qui, quel que soit leur talent de comédienne, sont devenues des ambassadrices de la France par leur renommée. Finalement, c’est un peu à lui que l’on doit toutes les Isabelle et les Sophie des années 70-80.
D’abord assistant auprès de grands réalisateurs, Cocteau, Ophuls, Verneuil, sur de grands films, Orphée, Lola Montès, Un Singe en hiver et d’autres, il passe ensuite lui-même à la réalisation et ses films les plus populaires mettent en scène les deux adolescentes les plus connues de l’hexagone, avec La Gifle en 1974 et La Boum en 1980.
Révélateur de brunettes
Avec La Gifle, le grand public fait la connaissance d’Isabelle Adjani. Elle a dix-neuf ans. Se prendre une gifle par Lino Ventura, ça vaut le coup. Elle remporte un prix spécial aux Prix David di Donatello. Engagée par Truffaut l’année suivante pour tourner L’Histoire d’Adèle H., elle y gagne le César de la meilleure actrice. Et elle enchaîne avec deux tournages, signés Téchiné et Polanski. La suite est une histoire d’adulte.
Avec La Boum, Claude Pinoteau récidive et lance la carrière de Sophie Marceau. Elle a treize ans. Le film est un véritable phénomène de société (4 millions d’entrées en France, 15 millions en Europe). À tel point que Sophie Marceau rempilera avec La Boum 2 puis L’Étudiante. Elle ne cessera de grandir.
Adolescences : se cogner à ses rêves
Dans La Boum, les rêves deviennent réalité. Et Pinoteau dessine une Cendrillon moderne. Dans La Gifle, on se prend des coups, on en donne. Échange de bons procédés. La fin de l’adolescence, le passage à l’âge adulte ne se fait pas sans heurts. Il faut sortir de sa coquille.
Et si l’adolescence, selon Pinoteau, c’était le fait de se cogner à ses rêves ?
Pour voir s’ils résistent à la casse ?
Commentaires récents