#14-Jardingue : de la nature citoyenne sur le campus

14 mars 2012
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Céline est étudiante à l’Université d’Aix-Marseille et membre de Fac Verte, membre de Fac Verte Aix-Marseille, association syndicale qui promeut l’écologie politique. L’asso défend l’action à un niveau local et elle met donc en place des projets tels que des AMAP Campus (250 paniers de légumes à 5€ distribués chaque semaine), des projections de films militants et un jardin collectif étudiant : le Jardingue.

As-tu un rôle particulier dans l’association ?
J’ai été élue pendant quatre ans au Conseil d’Administration de l’Université de Provence au nom de l’association Fac Verte, porteuse du projet Jardingue. À côté de ce rôle d’élue, je suis passée un peu par toutes les fonctions possibles (vive la polyvalence !).

Comment est née l’idée du Jardingue ?

Le projet était dans les cartons avant que je sois dans l’asso. L’idée de départ était très ambitieuse (outils mécaniques, accompagnement professionnel, 200m² de parcelles etc.) mais effrayait un peu le CROUS à qui nous demandions un terrain. Après de multiples faux bonds de la part du CROUS (pendant 2-3 ans), nous avons révisé nos objectifs et nous nous sommes installés modestement (sur 5m²), mais de force, en décembre 2009.

Comment l’idée a-t-elle été accueillie ?

Les responsables du CROUS se sont un peu alarmés au début. Puis, avec le temps ils ont vu que nous n’étions pas des perturbateurs mais des personnes qui avaient envie d’être dans la construction et le partage ! Je crois que l’on peut dire que nous les avons séduits ! Les personnels des universités et les habitants du quartier ne manquent pas une occasion pour nous dire combien ils apprécient l’initiative. Les papis du coin viennent souvent nous donner des conseils ! Pour ce qui est des étudiants, l’enthousiasme est plus mitigé. D’une manière générale, l’idée plaît bien, mais ce sont surtout les étudiants étrangers – en ERASMUS – qui participent.

Respectez-vous une éthique particulière ?
La gestion du Jardingue répond à plusieurs principes : activité collective, culture écologique, partage des savoirs et savoir-faire, convivialité et droit à l’erreur ! Performance et rendement sont des mots qui n’ont pas leur place dans notre petit paradis.

Où vous fournissez-vous pour les graines, les plants, l’engrais ?

L’engrais (et la paille aussi) viennent essentiellement de dons des producteurs en lien avec l’association qui gère aussi une AMAP ou de fumiers récupérés dans un centre équestre aixois. Nous achetons les graines en ligne à un regroupement de fermes familiales qui se nomme Biaugerme. Quand nous y arrivons, nous récupérons nous-mêmes des graines d’une année sur l’autre. Enfin, nous n’achetons pas de plants hormis les plantes aromatiques.

Est-ce une démarche citoyenne pour vous, pour toi ?

Totalement ! Le projet répond aux valeurs portées par des organisations telles que « Ville en Transition » ou »Attac » qui désirent mettre l’homme au centre des préoccupations, avant l’économie et la finance. L’objectif est de permettre aux participants d’être dans le partage, l’échange, et de leur ouvrir la porte qui mène à l’autonomie alimentaire. Enfin, le jardin doit être physiquement un espace de convivialité et de rencontres que nous animons d’ateliers pédagogiques mais aussi d’événements ludiques et festifs.

Est-ce que le jardin est seulement ouvert aux étudiants ?

Le Jardingue a été créé par des étudiants pour les étudiants, mais il est ouvert à tous ! Nous avons un ouvrier agricole, une documentaliste avec ses deux enfants, un enseignant en reconversion qui ont par exemple participé aux activités. La valorisation de la (bio)diversité ne doit pas se limiter aux plantes !

Comment les rôles se répartissent ?

Dans notre objectif d’autonomisation des personnes, nous favorisons une organisation participative et horizontale. Le jardin appartient à tous et à chacun. Nous en sommes donc tous responsables : libre à chacun de s’y investir selon ses envies et possibilités. Dans les faits, ce sont ceux qui ont le plus d’expérience qui dynamisent le groupe.

Est-ce que les grands débutants en jardinage peuvent vous rejoindre ?

Nous sommes tous des grands débutants ! La plupart des jardiniers d’ailleurs sont réticents à prendre des initiatives de peur de mal faire. Leur crainte est compensée par la fascination de voir la graine mise en terre qui devient jour après jour une plante et qui, après quelques semaines, donne un bon kilo de tomates gorgées de soleil !

http://aix-marseille.facverte.org/
http://jardingue.over-blog.fr/

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