#14-Les paradoxes d’une urbaine en manque de vert

14 mars 2012
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Hier soir j’étais chez ma copine Mimi qui depuis qu’elle a trouvé la nature au fond d’un verre, ne cesse d’essayer de communier avec elle. Cela me rend assez admirative car être green alors qu’on habite une ville de plusieurs millions d’habitants ce n’est pas franchement simple ! Il faut souvent s’arranger avec sa conscience et faire face (ou ignorer) des paradoxes…

Paradoxe 1
Mimi, par exemple, elle n’utilise plus que des produits bios pour se tartiner le visage et elle me conte, les yeux remplis d’étoiles, les bienfaits du concombre. Elle aime les masques au thé vert et chérit par-dessus tout les produits qui ne sont pas testés sur les animaux. Sauf qu’il se trouve que ma copine Mimi a une volonté de fer (comme les épinards) mais qu’elle n’est pas Rothschild pour autant… Alors, lorsqu’il s’agit des produits ménagers pour laver ses sols, ses vitres ou sa vaisselle, elle renonce. Elle utilise les mêmes détergents que tout le monde parce que les produits vendus à La vie plus belle sont hors de prix. De plus, Mimi est une femme active et n’a donc pas le temps de récurer tout son appart’ à la brosse et au savon de marseille.

Paradoxe 2
Mimi, elle aime consommer éthique et équitable et elle s’insurge régulièrement contre les fabricants de ballons de foot qui utilisent sans vergogne les doigts fins des enfants en Inde. Elle met donc un point d’honneur à acheter son café et ses bijoux uniquement chez Les artisans de la terre. Mais régulièrement, elle tombe nez à nez avec un p’tit top qui lui fait sacrément de l’œil et qui ne coûte que 9,95€. A ce prix là, il n’est pas en fibres de bambou et surtout il est made in Bangladesh. A ce moment là, Mimi ferme les yeux et fait abstraction des conditions de fabrication de ce si joli vêtement.

Paradoxe 3
Mimi, elle ne jure plus que par la nourriture bio. Elle a désormais sa propre culture de tomates cerises sur son balcon mais ça ne couvre même pas tous ses besoins pour ses apéritifs… Elle s’est donc inscrite à un système de paniers de légumes. Toutes les semaines, elle va récupérer son beau panier avec des légumes de saison cultivés par des producteurs locaux. L’entrepôt où il faut aller le chercher est à l’autre bout de la ville. Mimi n’hésite donc pas à prendre sa voiture et à faire plusieurs kilomètres pour aller chercher son panier de fruits et légumes frais garantis sans engrais !

Mimi fait donc ce qu’elle peut pour respecter la nature mais lorsqu’on vit en ville et que le moindre légume bio est vendu 20€ pièce et que l’économie se mondialise sans que l’on puisse réellement savoir comment et dans quelles conditions est fabriqué tel ou tel produit, ce n’est pas toujours simple. Parfois, Mimi capitule. Après une dure journée de travail, elle craque, se sert un grand verre de caco-calo et va se faire couler un immense bain chaud. Parfois elle n’a donc pas les moyens d’être en total accord avec la nature et ça la met en colère de voir que c’est un véritable business, parfois elle n’en a plus envie et parfois, elle se dit que c’est du snobisme ! Un jour, peut-être qu’elle vivra à la campagne et qu’elle essaiera de communier pleinement avec la Mère Nature…

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3 Responses to #14-Les paradoxes d’une urbaine en manque de vert

  1. 4 avril 2012 at 14 h 01 min

    Le must serait que Mimi s’assumât en tant que paradoxe… (fort compréhensible et quasi incontournable d’ailleurs..)

    Car il faut dire aussi que certaines d’entre nous en ont « ras le pompon » des culpabilisatrices et politiquement correctes qui nous lancent des regards assassins parce qu’on avoue aimer le mac do et les raviolis en boîte, les mères bien pensantes qui se récrient lorsqu’on sort de sa poche un pitch au chocolat ou un bobon haribo pour calmer les fringales et fureurs de notre loulou… (qui soit dit en passant se fiche royalement qu’il y ait de la gélatine de porc dans sa chupa chups…)

    Donc, le retour à la nature, c’est bien, le retour à l’humain (vous savez, cette espèce pleine d’imperfections, d’incohérences, de courte-vue et qui pourtant se gave de péremptoire et de formules consacrées), c’est encore mieux ! Voilà, toc, c’est dit !

  2. 20 mars 2012 at 15 h 04 min

    Je suis un peu comme votre copine Mimi, hélas ! mais le peu que l’on fait pour préserver la nature, ce peu n’est-il pas déjà un grand pas vers quelque chose de mieux. C’est vrai, il n’est pas toujours facile d’être en accord avec ses principes et idéaux, et malheureusement, c’est souvent une question économique. Il faudrait beaucoup plus de soutien et une politique verte digne de ce nom.

  3. 16 mars 2012 at 15 h 50 min

    j’en connais plein des Mimi comme ça! se dit Adrienne, la dernière des pures et dures (LOL)
    jusqu’au jour où elle aussi devra vivre avec un petit salaire dans un appart en ville…
    *soupir*

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