#9-BD : Fraise et chocolat d’Aurélie Aurita

15 octobre 2011
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Le titre Fraise et chocolat pourrait nous laisser penser qu’il s’agit d’un conte enfantin mais attention, ce récit s’adresse uniquement à un public averti. On y découvre avec bonheur une jolie histoire sur la passion amoureuse et le plaisir sexuel sans tomber dans les clichés des films X.

Le premier tome de Fraise et chocolat est sorti en 2006 alors qu’Aurélia Aurita n’avait que 26 ans. Les lecteurs de cette bande-dessinée ont découvert un récit érotique autobiographique sans aucune pudibonderie mais également sans une once de vulgarité.

Aurélia Aurita décrit crument mais également avec candeur sa vie amoureuse et sexuelle avec Frédéric, un homme de 20 ans son aîné. Elle y raconte les premiers mois de leur relation qui sont les mois de la découverte intime et d’une sexualité exacerbée. Ils se découvrent, se goûtent, se dévorent jusqu’à plus faim et, durant cette période, ils n’arrivent que très rarement à satiété !

Ces instants de « baise frénétique », comme le dit l’auteure, amènent les deux protagonistes à tester de nombreuses positions, caresses et jeux érotiques. Frédéric initie la jeune femme à beaucoup de pratiques qu’elle découvre avec ravissement.

La sexualité dans cette bande-dessinée est complètement décomplexée et devient quelque chose de ludique, drôle et extrêmement épanouissant. L’auteure souhaite ici nous montrer que son équilibre amoureux réside tout aussi bien dans la symbiose des corps que dans la symbiose des esprits.

Dans le deuxième tome, publié en 2007, nos deux tourtereaux s’aiment toujours autant et semblent baiser avec toujours autant de vigueur. Mais contrairement au premier tome dans lequel nos deux amoureux vivent reclus, on les retrouve ancrés dans une vie quotidienne laissant parfois la place aux doutes et à des sentiments tels que la jalousie donnant lieu à des disputes effroyables. Et puis, il y a la différence d’âge qui se pose désormais comme une source d’angoisse : comment gérer l’impossibilité d’un jour vieillir ensemble ? Mais il s’agit néanmoins d’un récit résolument optimiste mettant en scène de doux moments de tendresse d’une intensité folle.

Les dessins en noir et banc ne sont pas puritains mais ne sont pas non plus d’une précision « gynécologique ». Néanmoins, les sexes en érection, les pénétrations, les godemichets et les scènes de jouissance ont une place de choix !

Mais quel rapport avec la thématique sang de ce numéro me direz-vous ? Et bien, voici la réponse : faire l’amour, avoir des relations sexuelles c’est aussi et surtout être en contact avec des fluides corporelles et tout l’art d’Aurélia Aurita est de rendre cela poétique. En effet, quand elle a ses règles elle est en « mode fraise » et quand il ne faut pas aller trop loin lors de la pratique de la sodomie c’est parce qu’elle est en « mode chocolat ».

A noter que l’auteure a aussi fait une chouette bande-dessinée pour relater le battage médiatique autour de la parution de ces deux tomes : buzz-moi.

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