#Etés 2011 – Les méduses (la sandale pas l’animal !) : esthétique vs. pratique

23 août 2011
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Souvenez-vous. Vous avez 4 ans. Libre comme un poney sauvage* vous gambadez dans votre petite culotte à volants, voire cul nu, sur la plage. Votre mère (parce que oui, comme dans une pub Blédina, seules les mères s’occupent des enfants) a pris soin de vous armer de petites chaussures en plastique pour protéger vos petons des coquillages et autres galets qui jonchent le chemin de votre émancipation estivale. Rappelez-vous comme elles étaient mignonnes ces sandalettes, comme VOUS étiez mignonne dedans ! Je sens déjà que vous brûlez de vous précipiter sur les albums photos pour retrouver la preuve de votre élégance enfantine. Ce que vous ignoriez à l’époque, c’est que ces sandales s’appelaient des méduses (d’ailleurs, s’appelaient-elles déjà ainsi ou le nom n’est-il apparu que bien plus tard ?). Si vous l’aviez su d’ailleurs, jamais vous n’auriez accepté de porter des chaussures du même nom que l’animal marin qui menace à tout instant de vous frôler et de vous recouvrir de brûlures !
C’est bien toute la différence avec vous, maintenant, adulte. Vous savez qu’en chaussant ces sandales vous ne mettrez pas le pas dans un truc visqueux et dangereux. Par contre, vous savez parfaitement que vous ne serez plus mignonne avec. Surtout si vous chaussez du 40. Mais alors, pourquoi tenter ce fashion faux-pas, qui doit hérisser toute la blogosphère modesque et que les magazines féminins ne doivent pas du tout du tout trouver glamour ? Souvenez-vous : « libre comme un poney sauvage », « émancipation estivale »… Vous avez l’âme d’une aventurière ! Enfin, tout est relatif puisque la raison principale de cette audace est l’inconfort de vos petons (oui, même en 40, ce seront toujours des petons dans votre cœur) et que vous refusez de prendre le risque de marcher sur les plages de graviers, de galets ou même de sable (oui oui même de sable, car il peut y avoir PLEIN de bouts de coquillages vicieux et surtout PLEIN de vives qui n’attendent que d’enfoncer leur épine dans votre plante de pied).
Je sens votre perplexité. Je sens qu’en dépit de toutes mes tentatives pour vous impliquer dans mon récit, je suis seule. Seule avec mes méduses aux pieds.
D’accord, j’avoue. Je crois qu’en dépit d’un bref sursaut il y a deux ou trois ans, la sandale de plage pour aller se baigner est définitivement OUT pour les plus de 10 ans. Parce que oui, je n’utilise les méduses que pour aller dans l’eau. Il existe bien tout un tas de modèles de chaussures en plastique mettables, même plutôt jolies, pour simplement se balader sur la plage, mais avec lesquelles on ne peut se baigner : leur forme de tongs ou de ballerines fait que, une fois immergées, elles se barrent (oui j’ai aussi testé, oui c’est tout à fait ridicule de se retrouver avec une seule chaussure et l’autre qui apparaît soudainement à vos côtés, ou pis, s’enfonce dans le sable pour disparaître à jamais).
Mais entre le ridicule et le confort, je n’hésite pas. Hors de question de me gâcher le plaisir d’une baignade sur une plage de galets à cause de quelques cailloux, alors même que je peux m’en prémunir. J’ai donc acheté des méduses. Et il faut d’abord noter que ce n’est pas si facile que ça à trouver. Oubliez les magasins de chaussures traditionnels et même les chaînes de type H&M, la méduse ne se trouve qu’en bord de plage (logique !), chez les marchands de matelas gonflables et de rabanes. Il y a en général toutes les pointures et parfois quelques audaces au niveau des coloris (des sandales transparentes pailletés voire des transparentes teintées pailletées). Je suis restée prudente et j’ai choisi un modèle seulement transparent, pour 8 euros et des poussières. C’est correct.
Etape suivante (l’ultime étape !), le test grandeur nature en contexte estivalier. Ce serait trop facile de tenter cela sur une plage déserte. Non, je vous l’ai dit, j’ai une âme d’aventurière. Direction Nice, début août, plage publique de la Promenade des Anglais, 13h. Autant dire suicide du bon goût assuré. Le truc : assumer jusqu’au bout et se choisir un joli maillot deux pièces qui détonne avec ce que vous avez aux pieds.
Et alors, me direz-vous ?
Et alors… je suis en vie et je les garde ! Parce que ça m’amuse d’être la seule avec des méduses, parce que, une fois dans l’eau, plus personne ne remarque rien et que c’est bien pratique de ne pas glisser sur les cailloux, que ça fait une démarche sinon gracieuse du moins plus équilibrée que celles des autres vacanciers qui eux sont empêchés par les graviers et les cailloux. Il y a quelques défauts, hein, faut pas croire : le gravier rentre à l’intérieur, ce n’est pas toujours agréable (mais c’est le temps d’un instant, ensuite ça part), quand vous sortez de l’eau telle une sirène à qui on a donné des jambes tout va bien jusqu’à ce que les gens (ces maudits gens qui n’ont rien d’autre à foutre qu’à se mater les uns les autres sur la plage !) aperçoivent vos pieds. Mais c’est amusant de surprendre ces regards stupéfaits : ils doivent se demander si vous êtes inconsciente ou si vous avez un problème orthopédique qui vous oblige à ces sandales. Et si votre mec ne trouve pas ça sexy du tout, who cares ? Vous êtes une femme libre (et puis, elles ne sont pas greffées à vos pieds vos sandales et votre super maillot est là pour les faire oublier…) !
Et n’oubliez pas : tous les génies sont des incompris ! (Oui… il semblerait que les méduses fassent gonfler les chevilles…).

* J’emprunte cette magnifique expression à la BD du même nom de Lisa Mandel.

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5 Responses to #Etés 2011 – Les méduses (la sandale pas l’animal !) : esthétique vs. pratique

  1. SEGUS
    3 septembre 2013 at 16 h 09 min

    La vraie méduse, celle qui dure plus d’une semaine et résiste aux bains de mer, était fabriquée (entre-autres usines) par la societe La Sarraizienne a St Remy sur Durolle dans l’Auvergne. La production a repris et ils ont un site de vente en ligne (je ne le nomme pas mais vous allez le trouver) où ils vendent des chaussures post-neo-retro et collectors. J’ai gardé ma dernière paire 4 ou 5 ans avant qu’elle ne lâche.

    Va savoir s’il ne les importent pas de Chine ou d’ailleurs, c’est quand même 19 euros la paire… Demandez leur pour voir

  2. emeline
    24 août 2013 at 22 h 48 min

    Qui aurait cru qu’en 2013, ces sandales seraient à la mode et que les filles les porteraient en plein Paris?

    Je les ai vu à 38 euros sur internet, pour dire que c’est un accessoire de mode !

  3. greg
    10 septembre 2011 at 16 h 25 min

    et bien, je trouve que ces méduses vous vont à ravir et beaucoup plus esthétique, que les fameuses « crocs ».

  4. Mag à l'eau
    3 septembre 2011 at 23 h 27 min

    En dehors des plages de sable fin, je ne vais jamais me baigner sans méduses. Cailloux, coquillages brisés et vase me révulsent le pied. C’est pas sexy, mais c’est pas grave. De toute façon, j’ai déjà droit à des regards pas sympas à cause de mon surpoids. Alors pourquoi supporter en plus des sensations désagréables sous les pieds. Et j’assume totalement mes méduses pourries qui ont une couleur de préservatif usagé.
    Les modeuses et les gens superficiels, je les emmerde !

  5. 23 août 2011 at 11 h 53 min

    Je te rejoins totalement, je suis flippée des vives ! J’ai acheté mes méduses – transparentes – 3,50€ au Super U. C’est bien là tout ce que ça coûte, surtout pour avoir mal aux pieds. Et comme en plus d’être inconfortable, je trouve ça vraiment moche, même sur les enfants, l’été prochain je teste les chaussons de plongée.

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