#7 Osez… Le plaisir de la fessée

15 mai 2011
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La fessée, quelle drôle d’idée ! Un truc un peu rétro, au pire SM, au mieux bizarre… Vous trouvez cela grotesque ? Que vous soyez secrètement tenté(e) ou non, c’est peut-être le moment de se débarrasser de ses préjugés… Démontage de quelques idées reçues :

La fessée, c’est pour les enfants

Non.

Ou alors, le moins possible. Comme nous le rappelle justement SocialGirl dans cet excellent article.

Jacques Serguine, auteur d’Eloge de la fessée, renchérit : « Posons tout de suite que non, pas du tout, jamais, en aucun cas et sous aucun prétexte il ne faut fesser les enfants. Et pourquoi cela ? Eh bien, tout d’abord par manque de place. Leurs derrières, au demeurant fort gracieux, sont encore si petits, voyez-vous. Ensuite, parce que cela leur fait mal. Mais à une femme, à la mienne, est-ce que cela ne fait pas mal ? Si, mais il se trouve qu’elle le veut bien, et c’est toute la différence. »

Maintenant que nous sommes donc entre adultes consentants, poursuivons.

La fessée, c’est pour ceux qui aiment avoir mal

Sans doute… mais la fessée vise avant tout le plaisir, et l’excitation. Italo Baccardi, auteur du petit livre Osez…la fessée (éd. La Musardine), l’explique : « elle active une partie du corps riche en zones érogènes. L’anus en est la plus évidente, car la plus proche. De plus, les coups portés irradiant vers le ventre stimulent également, par les vibrations impulsées, le clitoris ou le pénis. Selon les cas, la fessée provoque très rapidement une excitation sexuelle troublante. »

Michel, vice-président du Club de la fessée, cité par Agnès Giard sur son blog Les 400 culs, évoque d’autres vertus de la fessée : « Au XIXe siècle, les hôpitaux recommandent la fessée ! Au cinéma, dans Martin Guerre, un prêtre guérit un couple en les flagellant. Dans le Satyricon de Fellini, le héros reçoit les jonchées pour guérir. Mais la fessée, surtout, ça détend… On dort très bien après une bonne correction. Il m’est arrivé une fois de réveiller quelqu’un qui s’endormait littéralement sur mes genoux, tellement la séance de fessée avait été agréable…»

Pour Jacques Serguine, qui en fait le fondement (hi hi) d’une véritable théorie (toujours liée à son expérience vécue), la fessée est bien plus que tout cela : un acte d’amour. « Entre l’homme et la femme qui s’aiment, je maintiens que la fessée demeure la ressource miraculeuse. Bon, pourquoi ? Mais parce qu’ils ont dépassé, en s’aimant, ces notions élémentaires, et foncièrement contradictoires avec le sens même de l’amour, de faiblesse et de force, de défense et d’agression : et que ce n’est qu’au-delà d’elles que cet amour peut, en vérité, […] s’épanouir. […]J’entends dire réellement que la fessée a le privilège magique de demeurer un des gestes de l’amour, tout en exorcisant ce qui, dans l’amour […], réside de violent, d’hostile, d’inégal, de divergent et d’agressif. »

La fessée porte en elle le SM comme le vent la tempête

La fessée se situe juste à la frontière du sadomasochisme. Frontière floue, bien sûre, comme toutes celles qui entourent les pratiques sexuelles. Italo Baccardi précise toutefois : « Lorsque la fessée prend une tournure plus violente – celle de la recherche de la douleur comme expression du désir –, les partenaires quittent le champ ludique de la fessée érotique. […] Certains resteront dans le cadre « soft » de la fessée érotique. D’autres voudront explorer les frontières plus obscures du sadomasochisme. Tout est possible ».

Jacques Serguine ajoute : « ce n’est pas de faire mal, qu’il s’agit, mais de faire juste assez mal, à l’intérieur limité et spacieux d’une convention : c’est le contraire de la cruauté, et le contraire du sadisme. »

La fessée est une pratique régressive, pour ceux qui n’ont pas réglé leurs comptes avec Papa-Maman

C’est une question plus délicate. Si la fessée, répétons-le, n’est pas pour les enfants, elle l’a été pendant des siècles, tout de même – et pour beaucoup d’adultes d’aujourd’hui. Et cela n’est pas sans conséquences.

À la lecture d’ Osez…la fessée, on découvre beaucoup de témoignages empreints de fantasmes enfouis dans les cuisants souvenirs de corrections enfantines. « Ce qui m’excite le plus quand Kevin me donne la fessée, c’est quand je me retrouve les fesses à l’air, couchée en travers de ses genoux, la tête plus basse que le derrière. J’ai vraiment la sensation d’être une petite fille. […] C’est le côté humiliant de la position et la chaleur des coups qui me rendent folle », dit ainsi Elsa R., 28 ans.

On lit également beaucoup de « scénarios » proposés par l’auteur qui convoquent l’univers enfantin : costume d’écolier, cahier de punitions, vêtements régressifs… L’imaginaire de la « correction » et de la « punition » est omniprésent dans ces propositions de scénarios fantasmatiques, ce qui invite à s’interroger sur le lien (ou l’absence de lien ?) entre les fessées reçues enfant et les fantasmes sexuels adultes…

Pourtant, on peut aussi aimer la fessée pour elle-même, en-dehors de tout souvenir d’enfance, comme Patricia, dont le témoignage est également publié dans Osez…la fessée. « Petite, je n’ai jamais été fessée », dit-elle, ce qui ne l’empêchait pas de rêver de l’être par sa prof de maths…

L’humiliation consentie, le plaisir ambigu de se soumettre, pour un moment, à l’autorité du partenaire, sont au cœur de l’excitation que déclenche la fessée ; mais cela est-il plus régressif, finalement, que nombre d’autres pratiques sexuelles ?

La fessée, c’est un truc de macho

C’est vrai, on parle plus souvent de la fessée donnée à une femme par un homme que l’inverse. Mais beaucoup d’hommes, depuis Jean-Jacques Rousseau, aiment être fessés. Jacques Serguine ne dit pas avoir été lui-même fessé, mais l’idée ne le rebute pas : « Je trouve fort utile, fort intime et fort agréable, fort émouvant aussi de fesser ma femme. Si jamais il lui prend envie, quelles que puissent être les raisons de cette envie, de me rendre la pareille, […] pourquoi pas ? »

Italo Baccardi est très soucieux de mixité à ce niveau : il rappelle dans Osez…la fessée que « de très nombreux hommes en rêvent eux aussi, et imaginent secrètement que leur copine les déculottent comme des petits garçons pas sages pour leur administrer la fessée ». Il propose aussi le témoignage de Stéphanie, qui évoque les corrections qu’elle administre amoureusement à Christian pour le punir de sa mauvais humeur.

Et la fessée n’est pas réservée au couple hétéro, loin de là ! Il existe même un « Club d’éducation par la fessée » (le CLEF cité plus haut) réservé aux hommes… Et l’on trouve aussi des adeptes de cette pratique parmi les lesbiennes.

Bref, ce n’est pas parce qu’elle consiste à donner des tapes que la fessée est un acte de domination machiste.

La fessée, c’est du sérieux

A en croire certains, oui. Quand on lit Osez…la fessée, on a l’impression d’entrer dans un club très fermé d’amateurs passionnés, qui aurait ses règles (par exemple, Italo Baccardi insiste sur l’importance de convenir d’un mot « sésame » pour interrompre la séance en cas de douleur trop intense), ses accessoires fétiches (de la main, au demeurant seul accessoire admis par le puriste Jacques Serguine, à la « pattemouille » ou linge mouillé, en passant par la tapette à mouches, la brosse à cheveux, la raquette de ping-pong, la règle ou… les orties !), ses costumes de scène (aux premiers rangs desquels on trouve le costume d’écolière ou celui de soubrette)… Dans ce club des fesseurs(ses), on ne fesse pas, semble-t-il, sans avoir réfléchi au préalable à un « scénario » précis. Les scénarios faisant intervenir des punitions ont la faveur d’Italo Baccardi : cahier de punitions, réprimandes, mises « au coin », lignes à copier… Il dispense également ses conseils sur le « ton juste » à employer (et sur les pommades à appliquer…).

Mais on peut choisir de ne pas entrer dans ce club très fermé, et préférer pratiquer la fessée en dilettante, quand l’envie s’en fait sentir. Tout le temps, rarement ou… jamais. Nul besoin d’être sérieux !

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10 Responses to #7 Osez… Le plaisir de la fessée

  1. Renardcheri
    9 décembre 2012 at 18 h 19 min

    La fessée entre adulte, surtout d’une femme à un homme est une pratique super excitante. J’adore me faire fesser par les femmes et souvent les femmes aiment fesser leurs amant ou copain. En effet ça leur donne une impression de dominatrice et lorsque qu’elle ont cette sensation ellle donnent très bien la fessée, le martinet ou le fouet! Génial une bonne fessée donnée par une femme!

  2. ariapetus
    18 février 2012 at 9 h 46 min

    La fessée est aussi utile dans la vie du couple que les petits cadeaux de tous les jours, elle ne doit pas être à sens unique et suivre un rituel précis.
    Je vous invite à venir sur mon blog pour vous plonger dans cet univers.
    ariapetusblog4ever.com

  3. richard
    14 novembre 2011 at 7 h 20 min

    La fessée cette formidable alchimie entre plaisir douleur honte brulure ,tout simplement j’adore donné comme la recevoir

  4. nath
    1 novembre 2011 at 20 h 22 min

    bonjour comme,t s inscrire ici , !

  5. claude
    19 septembre 2011 at 14 h 24 min

    bonjour j’ai 49ans et je recoit toujour des féssées cul nu avec un homme et une femme j’adore la féssée

    • gemini
      21 novembre 2011 at 8 h 27 min

      bonjour, idem pour moi j’ai 49 ans je suis depuis mon enfance confronté à la fessé et je ne m’en plains pas
      je suppose qu’il y a eu une influence dès ma première fessée.
      cordialement
      lionel

  6. eric
    7 août 2011 at 12 h 03 min

    j aimerais trop que ma copine me donne une bonne fessée de temps en temps

  7. 24 mai 2011 at 18 h 09 min

    J’aime beaucoup ce commentaire, surtout écrit par des femmes.
    Pour moi la fessée est universelle, ludique et apporte à la victime consentante, (femme ou homme) un bien être et un plaisir quipeut aller jusqu’à la jouïssance.
    Je suis un homme qui dore recevoir la fessée par des mais féminines.

  8. Aril Jean
    22 mai 2011 at 15 h 21 min

    Et bien, je suis assez d’accord avec le contenus de tous ces minis chapitres qui me semblent assez bien faire le tour du problème, et je suis ravi que tout cela soit écrit sous une signature féminine. La connaissance des choses appartient-elle plus à la femme qu’à l’homme et celui-ci n’est il qu’un acteur insconscient ?

    • Elenore Song
      22 mai 2011 at 17 h 40 min

      Peut-être ;)

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