Le penseur, sculpture de Auguste Rodin, à Madrid.
Dans la vie, j’ai un problème (enfin, disons un en particulier), c’est que je ne sais pas rompre. Je suis incapable de me planter devant un homme, et de lui dire dans les yeux « écoute, je crois qu’il vaut mieux qu’on arrête-là, toi et moi » ou autre joyeuseté du même style. Je ne sais pas, je ne peux pas. Remarquez, je ne sais pas non plus me planter devant un homme et lui dire dans les yeux « je t’aime », mais ce n’est pas le sujet. Je ne sais pas rompre, donc. Mais, bien évidemment, il n’est pas non plus question que je m’encombre d’un boulet jusqu’à ce qu’il décide de lâcher prise de lui-même. J’ai donc mis au point de petites stratégies pour le vexer et le mener, l’air de rien, à prendre lui même la décision de la séparation. Bon, vous me direz, l’homme étant une petite chose éminemment susceptible, ce n’est pas bien difficile de le vexer. Certes. Mais si le résultat est de se retrouver avec un homme qui boude sur le canapé comme un petit garçon qu’on aurait privé de dessert, je ne vois pas bien l’intérêt (encore que, cela peut-être amusant de faire bouder un homme auquel on est attaché pour le consoler ensuite sur l’oreiller, mais là il suffit de critiquer la couleur de sa cravate, et ce n’est, de toute façon, pas le sujet). Non, là, je parle de trucs qui le feront fuir définitivement du canapé.
1. Remettre en cause sa virilité. Évidemment. Surtout devant ses amis.
2. Critiquer sa mère. Même s’il la déteste, même si elle lui gâche l’existence, même si au bout de dix ans de psychanalyse il a fini par comprendre que tous ses problèmes viennent d’elle.
3. Critiquer son ex. Même s’il la déteste, même si c’est une salope qui lui pompe tous ses sous en pension alimentaire, l’empêche de voir ses enfants, lui hurle dessus au téléphone. Même s’il passe son temps à la critiquer.
4. Critiquer ses enfants. Même si, objectivement, ils sont vraiment mal élevés et turbulents.
5. Le comparer à votre ex.
6. Commencer toutes vos phrases par « mon psy m’a dit ». Marche aussi si vous voulez perdre vos amis.
7. L’emmener dans un restaurant très cher. Prendre les plats les plus dispendieux. Avoir oublié sa carte bleue.
8. Lui annoncer entre la poire et le fromage que vous êtes lesbienne. Faites gaffe quand même, il y en a que ça excite…
9. Cesser de vous épiler. Faites gaffe également, il y en a aussi que ça excite…
10. Emboutir sa voiture. Normalement, sauf malotru patenté, cette arme seule ne suffit pas, mais peut tout à fait convenir pour achever la bête.
Ensuite, deux solutions : soit ça fonctionne, et l’homme vous quitte. Dans ce cas, il est de bon ton d’adopter un air triste et surpris, mais ce n’est pas du tout obligatoire. Soit ça ne fonctionne pas. Et là, c’est que soit c’est vraiment une crème (certaines diront serpillière voire carpette ; la terminologie importe peu, je n’en ai personnellement jamais rencontré, c’est un peu une légende urbaine comme le dahu), soit il tient vraiment à vous. Dans ce cas, et bien… bon courage !
Votre article est puéril. Non seulement il n’est pas drôle, mais il est puéril.
Vous abordez une question difficile, beaucoup plus profonde qu’on le pense, qui demande un peu plus d’originalité et d’acuité.
Ensuite votre image des hommes est minable. Un homme ne se réduit pas à sa voiture, à sa mère ou à sa virilité.
Imaginez qu’un homme fasse à peu près le même article que le votre en utilisant, comme vous, les pires clichés :
1. Traitez-la de pute. Les femmes détestent qu’on les traite de pute.
2. Exigez qu’elle se fasse refaire la poitrine.
3. Rabaissez-la systématiquement devant ses collègues ou vos amis.
Etc.
Non mais au secours…