#21-Le Débarquement n’a pas rallié les troupes

21 janvier 2013
Par

Le Débarquement, ce vendredi sur canal, c’était… moyen. Oui, un peu de déception. Et pourtant.

D’abord quel casting ! D’un Dujardin qui n’a plus rien à prouver, mais continue d’impressionner avec l’interprétation d’un brigadier à la coupe de cheveux et la voix improbables (mais où va-t-il chercher tout ça ?), à un Alex Lutz dont le talent multiforme d’auteur-metteur en scène-interprète n’empêche ni la sobriété ni la justesse, en passant par un Laurent Lafitte chéri, qui n’a qu’à hausser une commissure de lèvres pour faire rire.

On ne parlera pas de Gilles Lellouche, devenu en quelques temps le meilleur pote de tous les Français, qui ne peut qu’attirer la sympathie, même – et surtout ? – avec une moustache postiche récalcitrante qui se fait la malle à tout bout de champ. On reviendra tout de même sur Bedos fils qui a encore du chemin à faire pour devenir comédien. On l’aime bien, il est mignon, on savoure ses velléités de taper là où ça fait mal tout en faisant rire, et puis y a d’l'idée, on n’est pas rats. Tout de même, les copains auraient pu lui dire qu’il n’y avait pas plus casse-gueule comme rôle que de jouer une parodie de soi-même. Bizutage ?

Potache et potiches

On regrette que la part belle ne soit faite qu’aux rôles masculins. D’accord, ce sont des hommes qui ont écrit, apparemment. Ok. On n’a rien contre. Mais alors était-il besoin de sortir cette pléiade d’actrices et surtout de vendre le spectacle sur leur participation ? Le problème avec ce genre de pratique, c’est que, rapidement, le comique réside uniquement dans le fait que c’est Machin ou Machine qui joue le rôle. Marion Cotillard moitié à poils, moitié poilue, qui fait l’ours, forcément, on ne s’y attend pas, c’est drôle. Un peu. Pas longtemps. On n’ose imaginer le flop si ç’avait été une actrice inconnue. Quant à Joey Starr qui fait peur, c’est du vu et revu. Les Kaïra qui jouent des racailles, c’est un pléonasme.

On regrette aussi l’absence de l’ambiance troupe promise. Alex Lutz joue avec Bruno Sanches, comme dans La Revue de presse de Catherine et Liliane, tandis que les petits mouchoirs restent groupés. Le show était potache, certes, mais pas que. Avec certains sketches, on était vraiment dans l’esprit de Topor ou la touche Sébastien Thiéry. D’autres auteurs qui ont su aussi dérider le petit écran.

Après Le Jour le plus long, le Débarquement sans fins

La plupart des sketches sont écrits à partir d’une très bonne idée. Et finalement, le seul vrai défaut – parce qu’on les aime tellement qu’on a envie de tout leur pardonner – c’est l’absence de chute dans quasi chaque sketch. Si c’est leur patte perso, elle est pour le moins étrange. Comme un côté brouillon-pardon-pas-eu-le-temps-de-finir.

Malgré tout, il faut être honnête, on espère un Débarquement 2. Et même un 3, un 4… Y a pas, ces acteurs sont extrêmement sympathiques. On ne peut pas ne pas les aimer. On aimerait simplement qu’ils ne comptent pas que là-dessus.

Tags: , , , , , , , ,

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Suivez-moi sur Hellocoton
Retrouvez Fauteuses sur Hellocoton