Chronique anti-girly #19 – Les 4×4 blancs comme neige

15 novembre 2012
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Le côté pas si clair de la force 

Le paysage autoroutier français voit fleurir depuis quelques temps une nouvelle gamme d’engins motorisés : les 4×4 blancs. 


Le 4×4, on connaît. Quatre roues motrices. Dit aussi le tout-terrain. Le véhicule à l’aise. Pas bégueule. Voire militaire. L’automobile blanche, on connaît aussi. La plus répandue pendant longtemps. Celle qui s’accorde le mieux avec les pointillés de la ligne de dépassement autorisé. 
Mais alors le 4×4 blanc, tel un cheveu sur la soupe, apparaît comme une anomalie. D’un côté, éclat et pureté, de l’autre, force et puissance. Le 4×4 blanc, finalement, c’est un peu le tout-terrain qui assume sa part de féminité. 

Car si l’on revient à l’utilisation principale d’un 4×4, on convient facilement que le blanc ne lui sied pas. Du tout. Le blanc, c’est salissant. Et pour quitter les routes balisées et se frayer un chemin perso à travers lande, maquis, plaine enneigée ou sablonneuse, on évite. Même si le Ford Ranger est « blanc glacier ». 
La construction, la vente et donc désormais l’usage de 4×4 blancs prouve, s’il était besoin, qu’on n’achète plus un 4×4 pour rouler sa bosse. Ça, on le savait déjà et, écolo ou pas, on n’a pas attendu les 4×4 blancs pour le penser. 

Blancheur 4×4 : je suis blanc et ça se voit ! 

La nouveauté, c’est la blancheur qui assume, la blancheur décomplexée. Le 4×4 blanc, c’est le 4×4 immaculé, sans peur et sans reproche. Sans faute et sans péché. Sans tache. Le 4×4 citadin, élégant, rutilant. Paré pour briller sur l’asphalte scintillant. Chez Chevrolet, le Crossover le plus cher, celui qui a le plus d’options, c’est le blanc. Et il trône au centre.



Un 4×4 qui vise directement le public féminin. On peut repenser à la pub pour le Citroen C4 Aircross et le patineur-joueur de hockey qui ne sait plus où donner du patin. Qui le dirige ? Une femme. Où ça ? En ville.


Après les femmes qui en ont, voici les femmes en 4×4. Après femme au volant, danger au tournant, voici femme en 4×4, femme qui épate. Et hop ! pirouette et triple axel. 

Le 4×4 blanc est à son collègue habituel ce que le clown blanc est à l’auguste. Il a l’air plus doux, plus sérieux, plus fiable, plus mature. Mais, au final, il n’est là que pour donner le change et fait bien partie de la blague.

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