Super-Rhéteur : Bonjour, Super-Rhéteur.
Super-Rhéteur : Super-Rhéteur, bonjour.
Super-Rhéteur : Pour commencer, veux-tu bien nous parler de moi et de mes aventures ?
Super-Rhéteur : Oui.
Super-Rhéteur : Merci beaucoup. Alors, peut-être peut-on expliquer aux lecteurs qui ne me connaissent pas que je suis un héros, un authentique défenseur de la veuve, de l’orphelin, de l’opprimé et de tous ceux qui sont des gentils, contre tous ceux qui sont des méchants. Que mes armes sont la rhétorique, la dialectique, l’art oratoire, la capacité de persuasion, l’argumentation et, de façon plus générale, la logique.
Super-Rhéteur : Oui.
Super-Rhéteur : On pourrait également ajouter que l’on trouve dans le commerce deux tomes de mes aventures et que j’ai un site internet à moi, qui est vraiment très laid.. Mais ne faudrait-il tout de même pas prévenir le lecteur que le récit de mes aventures constitue une œuvre nuliste ?
Super-Rhéteur : Oui.
Super-Rhéteur : Alors, disons-le : les aventures de Super-Rhéteur sont une œuvre nuliste. Et si des lecteurs étaient curieux de savoir ce qu’est le nulisme, ne leur répondrais-je pas qu’il s’agit d’un courant artistique visant à explorer le nul en art ?
Super-Rhéteur : Oui.
Super-Rhéteur : Je crois aussi savoir que j’ai un auteur ?
Super-Rhéteur : Oui.
Super-Rhéteur : Peut-être pouvons-nous en dire quelques mots ?
Super-Rhéteur : Oui.
Super-Rhéteur : Il faut reconnaître que cet auteur n’est vraiment pas très intéressant. Il a eu des diplômes en philosophie et après tout ce qu’il sait faire, c’est faire le malin avec des grandes idées. Il n’a vraiment rien fait d’intéressant à part écrire mes aventures, n’est-ce pas ? D’ailleurs, il n’est même pas utile de dire son nom.
Super-Rhéteur : Oui.
Super-Rhéteur : Hé bien nous arrivons à la fin de cet entretien. Avant de conclure, est-ce que je souhaite ajouter quelque chose ? Par exemple, n’est-il pas exact que j’aimerais appeler l’humanité à se ressaisir et à cultiver le Bien et l’amour du Bien, en un mot : la Sagesse, avant qu’il ne soit trop tard et que l’espèce n’ait exténué le Monde dans lequel elle vit, le transformant en lieu invivable, dans lequel elle finira par s’éteindre par l’une des mille causes d’extinction qu’elle aura elle-même créées, après une agonie longue de plusieurs générations soumises aux souffrances ineptes créées par son artifice aveugle ?
Super-Rhéteur : Oui.
Super-Rhéteur : Et pourrais-je m’empêcher de souligner la gratuité inepte de cette automutilation de l’espèce, de ce suicide collectif, de cet auto-génocide, absurdement enfanté par le refus catégorique du genre humain à chercher à amender les tares pour ainsi dire congénitales que représentent la fascination pour ses propres petitesses, son avilissement aux passions les plus tristes de sa nature, sa soumission aux cadres destructeurs d’une socialisation dont il a renoncé à garder le contrôle au profit d’un fantasme de domination sans borne ?
Super-Rhéteur : Non.
Super-Rhéteur : Merci, Super-Rhéteur.
Super-Rhéteur : Super-Rhéteur, merci.
***
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