#17-Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle

6 octobre 2012
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Il y a des villes dont personne n’ignore l’existence ; Jérusalem fait partie de celle-ci. Riche en lieux saints (Mur des Lamentations, Dôme du Rocher, Basilique du Saint Sépulcre, Tombeau de David) pour juifs, chrétiens et musulmans, elle est aujourd’hui au cœur de nombreuses querelles religieuses entre toutes ces communautés. A l’heure actuelle, il y a une véritable délimitation entre le quartier arabe d’un côté et le quartier juif de l’autre. Les rencontres sont rares puisque chacun de ces quartiers possède son centre commercial, sa zone d’activité économique et son réseau de transports.

 

Cette complexité, Guy Delisle nous en rend parfaitement compte dans sa dernière bande-dessinée, Chroniques de Jérusalem. A l’image de ses précédentes BD (ShenzenPyongyangChroniques Birmanes) Delisle, dans la démarche d’une perspective très ethnographique, nous décrit la ville et la vie qu’on y mène. Grâce au point de vue naïf qu’il adopte, l’auteur nous donne accès avec précision à de nombreux détails de la vie sur place et nous rend compte de la complexité politique et religieuse.

Pendant son séjour sur place, il vit à Beit Hanina (quartier arabe) qui est reconnu par Israël comme appartenant au pays mais comme appartenant à la Cisjordanie par la communauté internationale. Et là n’est pas la seule différence : Israël reconnait Jérusalem comme capitale alors que pour la communauté internationale, il s’agit de Tel-Aviv. Tout au long de son séjour, Guy Delisle va essayer de démêler les fils au cours de ses rencontres et de ses voyages. Il se confronte ainsi aux nombreux check points pour aller d’un point à un autre, à la difficulté de sortir puis de rentrer dans le pays. Il y décrit la tension latente et les scènes de violence qui se déclenchent régulièrement, à la moindre occasion.

On découvre, grâce à la plume et aux dessins très réalistes de Guy Delisle, Jérusalem de l’intérieur. Ce voyage ne nous laisse pas indemne et en refermant cet ouvrage, on ose à peine imaginer les obstacles rencontrés quotidiennement par les populations qui essaient de vivre, autant que possible, normalement.

A noter que Chroniques de Jérusalem a remporté le Fauve d’or d’Angoulême – prix du meilleur album 2012. Le jury ne s’est pas trompé !

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