#16 Beth Jeans Houghton, la nouvelle sensation « anti-folk »

15 mai 2012
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Beth Jeans Houghton and The Hooves of Destiny, au Divan du Monde, Festival Les Femmes s'en mêlent, 26 mars 2012 © Vinciane Verguethen

Entre folk, rock, envolées pop lyriques et échappées tsiganes, la musique de Beth Jeans Houghton est inclassable. Même si l’on pense à, en vrac, Beirut, Laura Marling ou si certains l’ont qualifiée de « nouvelle Nico », aucune influence ne se dégage vraiment de ces chansons déjà si abouties qu’on a du mal à les imaginer sorties du cerveau d’une jeune femme de… 22 ans. Et encore, cela fait déjà plus de 4 ans que Beth Jeans Houghton compose, joue et chante : son premier EP date de 2008, et elle a également réalisé en solo Hot Toast Vol 1, en 2009). Depuis deux ans, elle s’est entourée d’un groupe de musiciens de la scène locale de Newcastle, en Angleterre (même si depuis, l’artiste s’est installée à Los Angeles). Sa voix cristalline et habitée, souvent accompagnée, sur son dernier album Yours truly, cellophane nose (produit par Ben Hillier – Depeche Mode, The Horrors, Blur… – et édité par le label Mute) par les chœurs des garçons du groupe, illumine et porte tous ces morceaux, en revêtant tous les registres, de la ballade mélancolique à la chanson pop euphorisante.

Sur scène, l’impression est encore plus bluffante, lorsqu’on voit arriver sur la scène du Divan du monde à Paris (concert du festival Les femmes s’en mêlent, le 26 mars dernier) cette brindille en pantalon de cuir et haut léopard, coiffée d’une choucroute fifties blond platine, un énorme bigoudi en guise de frange. Autour d’elle, de jeunes gens à la joue ornée d’une larme bleue, vêtus de mystérieux tee-shirts représentant des… sabots, pour le nom du groupe, « The Hooves of Destiny ». Les sabots de la Destinée se sont également fait tatouer le même motif, « en signe d’engagement pour le groupe », sauf l’un d’eux, que Beth désigne à la vindicte populaire, parce qu’il « n’aime pas trop les tatouages ». La petite bande fonctionne à merveille sur scène, les garçons accompagnant la voix puissante de Beth, en particulier sur le tubesque et énigmatique Dodecahedron, qui se termine par un envoûtant chant a capella. On passe d’une folk sage et méditative (The Barely Skinny Bone Tree, pour laquelle la chanteuse a pris la précaution de demander si tout le monde se sentait bien dans la salle, avant de prendre une grande inspiration) à des morceaux folk sautillants comme I will return I promise, pour terminer par une reprise déjantée de Like a prayer (où Beth nous gratifie de ses talents de danseuse, voire de bête de scène potentielle, malheureusement confrontée à un public de lundi soir assez amorphe) et, en rappel, par un morceau totalement punk (morceau caché de l’album). On essaie de comprendre une partie des blagues (ou private jokes destinées à leurs potes dans la salle) débitées avec un accent incompréhensible, et on est fasciné par la puissance de cette chanteuse légèrement arrogante, qui a déjà tout d’une grande.

A suivre et à découvrir !

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