Paulette
Les noms en « ette » pour les magazines féminins décalés ont la côte : après Causette, qui a fêté ses trois ans le 8 mars dernier, voici Paulette. Mis à part la qualité du papier, rien à voir avec la petite bavarde, même si on retrouve la même volonté de proposer aux femmes un magazine différent. Paulette, c’est d’abord une énergie folle et un combat : celui de parvenir à sortir ses éditions papier. En effet, la parution du magazine repose sur le nombre de lectrices qui décident de lui faire confiance en s’abonnant. La sortie papier est ainsi toujours sur la brèche et lorsqu’elle arrive, ce n’est pas en kiosque, mais principalement par la commande internet ou dans quelques points de vente. Et ça marche : le numéro 4 vient tout juste de sortir !
Paulette est un magazine axé principalement sur la mode. Là, rien de nouveau sous le soleil des magazines féminins me direz-vous. C’est cependant une mode qui, même si inspirée des dernières tendances et des fameuses blogueuses mode, reste accessible, aussi bien dans son esthétique que dans ses enseignes, une mode où les mannequins sont des copines et reflètent toutes sortes de silhouettes. L’ensemble est organisé autour d’un thème par numéro ce qui permet de développer l’inventivité des sujets.
Ce que j’aime : le côté carnet bricolé de Paulette en accord avec son sous-titre « le féminin fait maison », les pages culture qui sortent des sentiers battus et font découvrir des artistes peu connus, la qualité des photos et la ténacité de l’équipe pour mener son projet.
Ce que j’aime moins : les pages psycho/témoignages qui n’échappent pas à certains clichés sur les relations hommes-femmes, les interviews d’artistes qu’on aimerait plus fouillées.
Pour soutenir Paulette et la faire sortir tous les deux mois : http://www.paulette-magazine.com/
Muze n°67 – avril-mai-juin 2012
Quand Muze était encore un magazine mensuel paraissant en kiosque, il ne me plaisait pas trop. Pour un magazine culturel, je trouvais les sujets trop survolés. Depuis qu’il est devenu une revue trimestrielle et sortant en librairie, je trouve que c’est un des meilleurs magazines culturels sur le marché. Pointu et exigeant comme il faut, bien pensé et bien structuré. Le dernier numéro est, à l’image d’un des dossiers intitulé « Manger », un régal. Le dossier sur le Portugal et sa vie culturelle est absolument passionnant et foisonnant d’auteurs et d’artistes qu’on a envie de découvrir. Celui sur les banlieues proposent une réflexion juste et nuancée. Moi qui ne suivais cette revue que d’un peu loin jusqu’alors, je suis désormais conquise.
Ce que j’aime : l’organisation du numéro en dossiers thématiques ; la richesse des articles ; les choix parfois audacieux des extraits littéraires (le n°60 proposait ainsi une nouvelle tirée de l’Heptaméron de Marguerite de Navarre, écrivain de la Renaissance!) ; la qualité des photos.
Ce que j’aime moins : la fréquence de parution, trop frustrante, mais en même temps, comme elle est gage de qualité, c’est un défaut qu’on excuse ; le prix (14,90€), mais après tout, il y a plus à lire dans un numéro de Muze que dans trois numéros mensuels à 3€ ! ; son côté peu pratique à trimballer.
Le blog de Muze : http://blog.muze.fr/
Neon n°1 – avril-mai
Découvert par hasard en flânant dans un kiosque, Neon est un tout nouveau magazine adapté d’une parution allemande du même nom et du même groupe, Prisma. Généraliste, il se dit pour les 25-35 ans (une telle précision est-elle bien utile ?) et regroupe essentiellement des articles souvent décalés. Il apparaît assez conforme à son slogan « Restons sérieux, soyons allumés » : le ton comme les articles, ne sont ni trop humoristiques ni trop sérieux (ni trop branchouille non plus). C’est bien écrit, les papiers alternent entre brèves et articles plus longs (l’article sur les artistes russes est passionnant), le tout structuré rigoureusement par des catégories constituées d’un verbe : partager, voir, ressentir, connaître, avoir, respirer. Société, culture, un peu de mode également, l’ensemble est plutôt complet et séduisant pour un premier numéro.
Ce que j’aime : que ce soit un magazine mixte ; les sujets décalés, parfois inattendus ; la façon dont le magazine est structuré ; le prix (1€50 pour le n°1 et 3€50 pour les suivants).
Ce que j’aime moins : le revers de la médaille pour les sujets décalés qui frisent parfois l’anecdotique ; la parution bimestrielle.
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