#13-Así se goza : Bachata

3 mars 2012
Par

Bachata. Il suffit que je prononce ce mot pour retrouver le sourire.

Dès les premières notes, des frissons parcourent mon corps et je ne peux m’empêcher de danser. Que je sois au travail, dans ma salle de bain , dans la rue, sur un terrain de camping, ou même dans ma chambre d’hôpital, il me faut esquisser quelques pas de danse et accompagner la musique sur laquelle mon corps a calé sa fréquence vitale. Bachata. Même fatiguée, malade, surtout fatiguée et malade, au quatrième dessous, avec une couche de plomb sur les épaules, je danse la Bachata. Et il n’y a qu’elle pour me relever. Je ne peux plus marcher, je ne peux plus respirer, mais je danse la Bachata.

La Bachata c’est mon essence, c’est la pulsation de mon cœur, le rythme qui bouillonne dans mes veines. Je suis la Bachata, tout en moi se reconnaît dans la Bachata. Tout a commencé lorsqu’une amie m’a montré cette prestation qui a fait plusieurs fois le tour de la planète:

http://www.youtube.com/watch?v=2cehkSxOLNA&list=PLB7EEBC594B7162ED&index=2&feature=plpp_video

(Bachata moderne, La Alemana et Ataca)

La découverte

Le charme de la danseuse, ses mouvements de hanche, la sensualité de cette danse, la complicité du couple, et les petits pas qu’ils exécutent m’ont séduite d’emblée. Valentin Azéma, organisateur d’un des plus grands congrès de Bachata d’Europe, Anouar et Flavie, le couple de danseurs de Bachata le plus connu de la région vont nous faire découvrir la Bachata moderne et la Bachata dominicaine, le style sensuel et la maîtrise de la technique. Valentin raconte ainsi sa découverte de la Bachata : « La première fois que j’ai entendu de la Bachata c’était à la radio, je ne savais même pas ce que c’était réellement. Cela me plaisait et c’est tout. J’ai cherché comment ça se dansait sur le net, j’ai regardé les vidéos de Carlos Cinta et Christian Sola. »

© Jérémy TACHEAU

Flavie et Anouar dansent sans jamais se quitter des yeux, se buvant l’un l’autre, portés par leur amour, réussissant le pari de se re-séduire à chaque danse tout en ayant la complicité des années passées aux côtés de l’autre. Flavie souligne que c’est l’apprentissage d’autres danses qui lui ont permis d’évoluer en Bachata, « j’ai découvert la danse dominicaine lors d’un stage d’initiation et j’ai été conquise tout de suite ». Quant à Anouar, son parcours est très encourageant pour ceux qui n’ont pas d’école ou d’association près de chez eux : « C’est en regardant d’autres couples danser, en soirée, que je suis tombé amoureux de cette danse et de cette musique. J’ai continué mon apprentissage grâce au visionnage de DVD de Jorge Elizondo. »

Bachata, d’où viens-tu?

« La Bachata vient de République Dominicaine » explique Valentin. Influencée par les danses espagnoles des colonialistes comme toujours en Amérique latine, la Bachata est la danse traditionnelle dominicaine. Le rythme ressemble au cha-cha, certains pas sont empruntés au son des voisins cubains, les passes ressemblent au bolero mais aussi à la salsa, par un jeu de va-et-vient entre la république dominicaine et ses expatriés aux Etats Unis.. « Les musiciens comme les danseurs aiment mélanger les genres sans forcément y penser, précisent Flavie et Anouar : d’où les appellations « bachata urbana », utilisant des mouvements inspirés du HipHop, la « bachatango » , inspiré du tango, la « bachata fusion » (à mi-chemin entre la moderne et dominicaine)« .

© Jérémy TACHEAU

Flavie et Anouar par exemple n’ont pas de préférence à ce jour, entre la bachata moderne qu’ils jugent « plus sensuelle, permettant plus de complicité entre partenaire et s’appuyant davantage sur les passes. »( enchaînements de déplacements et de tours à deux, guidés par le danseur) et la Bachata dominicaine « plus rythmée, avec davantage de jeux de jambes, qui offre une complicité très différente entre les partenaires ». Valentin en revanche est plus tourné vers la dominicaine, mais nuance « ce qui m’importe finalement, ce n’est ni l’époque de la musique, ni son style. C’est surtout que la musique m’inspire, que la mélodie me parle, que les paroles évoquent quelque chose. C’est que ma partenaire aime jouer, tenter des choses, des pas, des enchaînements qu’elle ne connaît peut-être pas. La Bachata est une danse de complicité mais aussi de jeu, cette notion-là est encore plus importante dans la dominicaine. »

http://www.youtube.com/watch?v=n-C1z8SUkyg&feature=related

(démonstration bachata dominicaine + petit cours)

Les plus mordus des danseurs aiment à mélanger tous les styles mais surtout à se laisser inspirer par la musique sans se mettre de frontière.

Une musique très riche

Quant à la musique, elle est jouée par plusieurs guitares, accompagnées de percussions comme le bongo ou les maracas et d’une basse qui est très importante. Associée pendant longtemps aux couches sociales défavorisées, très diffusée à la radio, séduisant également les touristes la Bachata a voyagé avec ses émigrés, et a créé des vocations : de nombreux groupes de jeunes chanteurs ont vu le jour. Ceux-ci , pour se faire connaître, calent souvent leur nom dans les paroles, un peu à la façon des rappeurs chez nous. Le style vestimentaire aussi est proche du look de la rue. Certains reprochent à ces groupes une musique trop industrielle, formatée, créée avec des machines et non de vrais instruments. Il n’empêche que les clips sont très soignés, ressemblent à de vrais courts-métrages. De nombreux aficionados se tournent de plus en plus vers la Bachata plus traditionnelle de Joan Soriano par exemple:

http://www.youtube.com/watch?v=HdepIOmowfU&list=PLB7EEBC594B7162ED&index=7&feature=plpp_video

Joan Soriano, Joe veras, Anthony Santos et Kiko Rodriguez pour la dominicaine, Dominic Marte, Toby love, Xtreme, Chelion, la incendia, Aventura, Romeo Santos pour la bachata moderne sont les artistes les plus écoutés et diffusés en soirée.

Ah… L’amour !

Les paroles racontent presque toujours des histoires d’amours impossibles ou déçues, de jeunes filles inaccessibles ou d’adultères. L’amour y tient donc un rôle central : « Pour nous, développent Flavie et Anouar, la Bachata doit rester une danse de douceur et de sensualité, la complicité est importante entre les partenaires. »

Valentin, King of Bachata

© Sly

J’ai connu Valentin peu avant la première session de Kings of Bachata. Il en est le créateur et l’organisateur. Valentin n’aime pas se mettre en avant, mais je me permets de le faire pour lui : il organise tout de A à Z. Les purs congrès de Bachata sont très rares. En général, on trouve quelques week-ends organisés par des associations de salsa, ou un stage noyé dans la masse des stages de salsa. C’est d’ailleurs tout l’intérêt de cet article : vous donner envie tant qu’il est encore temps de réserver vos places. « J’ai voulu organiser un congrès comme moi je rêvais d’en connaître un. J’ai fait venir les meilleurs profs des USA. L’an dernier Carlos Cinta qui n’était jamais venu en France. Troy et Jorjet , qui reviennent cette année. Et tous les autres artistes que je vous laisse découvrir sur le programme. Je suis magicien professionnel, je me suis donc inspiré des congrès de magie, en organisant également une vraie compétition, et des shows. « 

Les lecteurs des fauteuses qui ne connaissent pas la Bachata peuvent venir aussi pour regarder : entre les shows des pros le vendredi, la compétition des amateurs le samedi, ils en prennent plein les yeux et ne s’ennuient pas. « Les participants au concours passent une épreuve éliminatoire sur vidéo, et les intervenants sont choisis pour leurs qualités artistiques mais aussi pour la qualité de leur pédagogie, leur état d’esprit. Les débutants peuvent venir, nos intervenants sont proches des élèves et il y a des initiations données par Flavie et Anouar ».

Alors, si avec tout ça, vous ne venez pas nous rendre visite au Mans, capitale française de la Bachata les 30, 31 mars et 1e avril prochain…. Comme aime le dire Valentin « Les meilleurs y seront… et vous ? » Allez faire un tour sur le site, et rêvez !

King of Bachata : Bande annonce de l’événement
Bachata : le site officiel

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2 Responses to #13-Así se goza : Bachata

  1. 8 mars 2012 at 14 h 55 min

    Très Bonne Article
    Sur ces Artistes et sur le refflet de cette danses Quand on entend les Premieres notes Musicale sur de la Bachata
    Mais il est vrai que quand nous sommes un couple dans la Vie et sur la scène C’ des moments Privillégié pour nous mais aussi pour le Partager avec les Autres Comme pour Flavie et Anouar qui connaissent sans nul doute ce sentiment
    Nous ne connaissons pas réellement ces Artistes Mais avons beaucoup a apprendre D’eux
    En tt cas pour Flavie et Anouar que nous avons croisez sur quelques festivals Ils sont accesible et en tte simplicité
    Pour Mr Valentin Azema Idem
    Quand des Artistes comme eux prennent le temps de vous écouter Ainsi qu’un Organisateur d’ un tres grand évènement comme Mr Valentin Azema Ca fait tres Plaisir de Partager cette passion de la Bachata et de faire de notre mieux Pour rester aussi Humble qu’eux
    Muriel&Michel&Tempsd’M Bachata sur Paris

    • yemaya blanca
      9 mars 2012 at 11 h 47 min

      Merci pour votre commentaire. En effet, simples, accessibles et super gentils, généreux dans leur cours pour les uns, généreux dans son concept de congrès pour l’autre, c’est un bonheur de les connaître et d’apprendre d’eux.
      Au plaisir de vous voir à KOB…

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