Dans la salle, Nina attend : dans le public qui l’ignore encore. « Il est 8 heures 30 précises », le spectacle va commencer. Une pièce écrite par Konstantin pour Nina : Nina qui surgit hors de scène, vers la scène (renversant le principe de réalité : tout n’est-il donc que joué dans nos vies ?). Nina qui interpelle le public, s’adresse à lui comme une rock star entre deux chansons. Nina qui vient et disparaît : sa vie devant elle, sa vie d’actrice – les deux étant au fond une seule et même vie.
C’est un spectacle total (qu’on nous pardonne le cliché) que la Comédie de Reims donne à voir : performance d’acteurs dont les corps se heurtent dans de véritables cascades, évoquant tantôt le cirque, tantôt le monologisme des personnages beckettiens (une seule voix se heurte alors à l’aphonie qui succède au cri) : même stupeur devant l’impensable, rater une vie, ne pas réussir à échapper à la mort, fut-elle sociale, se perdre et perdre l’autre que l’on aime, irrémédiablement.
Tout s’agite, tout bouge, dancing des âmes : sur une bande son qui mêle Blondie, Marilyn Manson, le jazz et le blues, La Comédie de Reims réussit la gageure de transformer, sans le dénaturer, le théâtre en opéra rock existentiel et foudroyant.
Un extrait des répétitions
Un reportage sur les répétitions et un entretien avec Mikaël Serre
La Mouette d’Antoine Tchevov, mise en scène et adaptation de Mikaël Serre
Du 8 au 12 Février à La Rose des vents, scène Nationale de Lille Metropole
Du 22 au 24 février au Festin, CDN de Montluçon
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