#1 Le saladier d’argent à l’usage des hommes qui n’ont pas les dents du bonheur

2 décembre 2010
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Bien avant l’invention de Facebook, les étudiants d’Harvard fourmillaient déjà d’idées révolutionnaires pour affoler les copines. C’est ainsi qu’en 1899 le jeune Dwight Filley Davis proposa d’organiser une compétition annuelle qui verrait s’opposer les nations tennistiques civilisées, c’est-à-dire les USA et la Grande Bretagne, sur l’herbe tendre. Le duel compterait cinq matches : quatre simples et un double décisif. Le mercredi 7 août 1900, la confrontation commence, et Dwight dut se dire qu’il avait eu l’illumination de cette fin de siècle, car les USA infligèrent un sévère 5-0 aux Britanniques – diminués de leurs meilleurs joueurs – qui incriminèrent la pelouse. Ah, cette rafraîchissante mauvaise foi du sportif et du supporter ! Ils boudèrent même la compétition l’année suivante ce qui complique un peu l’organisation lorsque deux pays seulement sont sélectionnés… Ce n’était pourtant qu’un juste retour des choses pour notre sémillant étudiant puisque Dwight avait financé lui-même la création de la Coupe, appelée depuis le saladier d’argent.

La compétition reprit donc en 1902 et, dès 1904, la France, la Belgique et l’Australasie (Australie, Nouvelle-Zélande, et Nouvelle-Guinée) furent autorisées à participer. Elle ne serait plus interrompue qu’en 1910 (voyage trop long jusqu’en Australie) et au cours des deux Guerres Mondiales.

C’est grâce à la Coupe Davis que le tennis devient populaire en France pendant la folle équipée des Quatre Mousquetaires (Jacques Brugnon, Jean Borotra, Henri Cochet et René Lacoste) qui soulèvent le trophée six années de suite de 1927 à 1932 après deux finales perdues. A la suite de leur victoire en 1927, la construction du célèbre stade de Roland-Garros est lancée afin d’accueillir comme il se doit la revanche.

Les règles ont peu changé depuis la création de cette compétition mais le nombre de pays participants ayant augmenté, il est nécessaire aujourd’hui de se maintenir dans le groupe mondial (composé de 16 nations) et d’assurer des matches de barrage en cas d’échec prématuré. De plus, depuis 1972, le vainqueur de la compétition n’attend plus son nouvel adversaire en finale l’année d’après. Il faut commencer dès le premier tour. En 2009, afin de lutter contre la défection des vedettes fatiguées par l’enchaînement des tournois, les confrontations de la Coupe Davis commencent à compter pour le classement ATP des joueurs.

« Saga Africa, Ambiance de la brousse, Saga Africa, Attention les secousses » © Yannick Noah, 1991.

Après avoir de nouveau remporté la compétition en 1991 à Lyon (Henri Leconte, Guy Forget) et en 1996 en Suède (Cédric Pioline, Arnaud Boetsch, Guy Forget, Guillaume Raoux) sous la houlette de Yannick Noah, la France sous le capitanat de Guy Forget, a rapporté le saladier d’argent pour la neuvième et dernière fois en 2001 (Sébastien Grosjean, Cédric Pioline, Nicolas Escudé, Fabrice Santoro, Arnaud Clément).

Le rendez-vous est pris à Belgrade du 3 au 5 décembre prochain. Les 6h22 de Mc Enroe – Wilander restent à battre, mais s’ils veulent être plus expéditifs, nous ne leur en tiendrons pas rigueur. Et puis, bientôt, le saladier sera pourvu d’un troisième socle pour graver les noms des gagnants futurs… Prêts pour la muscu ?

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